Secteur Adélard-Dugré: vers un parc à accessibilité universelle

TROIS-RIVIÈRES. Le secteur Adélard-Dugré aura bientôt son aire de jeux à accessibilité universelle grâce à une contribution financière de 250 000$ de la Fondation Bon départ de Canadian Tire.

Cela fait plus d’un an et demi que ce projet était dans l’air. Il s’agit d’ailleurs du premier projet de la Fondation Bon départ à se faire au Québec.

À la Ville, on estime que ce parc permettra d’attirer des jeunes des quatre coins de la ville, en plus de desservir les enfants du quartier, un peu de la même façon que le parc Pie-XII.

En plus du montant de la subvention, le propriétaire du Canadian Tire de Trois-Rivières, Pierre St-Jacques, investira plusieurs milliers de dollars dans ce projet.Pour sa part, la Ville de Trois-Rivières injectera 400 000$ provenant des surplus non-affectés dans ce projet.

«Ce n’est pas un parc ordinaire, souligne Valérie Renaud-Martin, conseillère du district des Carrefours. Il se veut inclusif et d’accessibilité universelle. La Fondation Bon départ a choisi d’implanter le premier parc inclusif du Québec à Trois-Rivières. On a un entrepreneur, Pierre St-Jacques, le propriétaire du Canadian Tire de Trois-Rivières, qui croit que notre ville mérite ce parc. Il a investi temps et argent dans le secteur Adélard-Dugré et il considère que ce secteur mérite une attention particulière et être décloisonné.»

«Quand il a entendu dire que c’est Montréal qui devait avoir le projet, il est allé se battre à Toronto pour que Trois-Rivières l’obtienne. Pierre St-Jacques investit aussi son propre argent, mais la condition pour obtenir le projet, c’était de mettre une somme équivalente. Le but est de rendre accessible le jeu à tous les enfants, quels qu’ils soient et quel que soit le milieu, pour les jeunes autistes, pour ceux avec un handicap. Tous», ajoute-t-elle.

Des modules de jeu adaptés aux jeunes ayant un handicap s’y trouveront également, ainsi que des zones d’ombre et diverses structures de jeu.

Décision partagée

Le vote sur la résolution n’a toutefois pas été unanime. Deux conseillers s’y sont opposés, soit Pierre-Luc Fortin (district des Estacades) et Dany Carpentier (district de La-Vérendrye). Pas qu’ils soient contre le projet du parc à proprement parler, mais plutôt parce que les conseillers n’ont été informés que récemment de l’ampleur de l’investissement qu’il nécessitait.

«On a eu deux semaines pour se pencher là-dessus, soulève-t-il. J’ai travaillé à connaître le besoin réel du secteur. Je voulais départager les faits, les opinions et les engagements de la Ville. C’est un endroit où il y a beaucoup de développement. Oui, il devrait y avoir un parc, mais pour moi, ce projet ne concorde pas avec les priorités budgétaires. On a travaillé fort pour avoir un budget équilibré et finalement, on prendrait la décision de sortir 400 000$ des surplus. Je pense que si le projet ne répond pas aux besoins du milieu, on peut refuser l’apport du privé.»

M. Carpentier questionne aussi le besoin réel d’une telle installation dans le secteur, en ce sens où il considère que le quartier Adélard-Dugré aurait plutôt besoin d’un centre communautaire.

«C’est le besoin qui m’a semblé le plus criant. Par ailleurs, il faudrait être équitable avec tous les citoyens. Les gens vont se demander ce qui va se passer avec leur parc. Les parcs ont besoin d’amour. Je propose d’étudier les surplus non-affectés et de les réaffecter par défaut à la dette de la ville. Rien n’empêcherait de réaliser un projet de parc dans le secteur et qui répondrait aux besoins, par exemple, avec du jardinage comestible et un centre communautaire», poursuit-il.

Mme Renaud-Martin affirme que «c’est le genre de projet qu’on ne peut pas étudier pendant un an, parce qu’on a su ça à la fin septembre. Oui, ça peut paraître précipité, mais il fallait décider rapidement. L’Office municipal d’habitation nous a spécifié que le parc répondrait aux besoins».

De son côté, le conseiller du secteur Pointe-du-Lac, François Bélisle, a décidé de se rallier et de voter en faveur de l’investissement, non sans préciser que cela risque de créer un précédent.

«Le conseil a presque totalement été mis dans l’ignorance jusqu’à il y a 15 jours. Il y a des précédents qui vont teinter les orientations du conseil. On fait rentrer le privé. Ça implique, dans ce cas-ci, que la Ville va faire des travaux d’infrastructures sur un terrain qui ne nous appartient pas. On ne sait pas à quel coût on va l’entretenir», conclut-il.