Pyrrhotite: une chaire de recherche créée à l’Université Laval

L’Université Laval, à Québec, a été mandatée pour trouver une solution aux problèmes qui découlent de la présence de pyrrhotite dans le béton grâce à la création d’une chaire de recherche en collaboration avec le Conseil national de recherches du Canada (CNRC).

Le projet aidera les professeurs du Département de géologie et de génie géologique de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval et cotitulaires de la chaire de recherche, Josée Duchesne et Benoît Fournier, ainsi que les scientifiques du CNRC, à établir les limites acceptables pour la teneur en différents sulfures, incluant la pyrrhotite, dans les agrégats de béton canadiens.

Il permettra de mettre au point des méthodes d’essai rapides, peu coûteuses et fiables pour détecter les teneurs en sulfure potentiellement dangereuses dans les agrégats de béton; et de déterminer des mesures préventives pour l’utilisation sécuritaire des agrégats de béton sulfurés.

L’objectif ultime de cette chaire de recherche sera de fournir des solutions techniques à l’Association canadienne de normalisation afin qu’elle mette à jour les normes sur les agrégats de béton.

Les résultats de cette collaboration se concrétiseront une fois que les normes auront été actualisées et intégrées aux codes nationaux.

«C’est une excellente nouvelle, mentionne d’entrée de jeu Alain Gélinas, président de la Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite. Ça fait des années qu’on travaille pour avoir ces fameuses études. Actuellement, on se base sur une norme européenne. Avec la chaire, on aura des données précises pour établir une norme canadienne.»

«C’est un grand pas, surtout pour les propriétaires de la zone grise (moins de 0,23 %), ajoute ce dernier. Ils seront enfin fixés. Ils auront des réponses à leurs questions après tout ce temps à être dans le néant.»

Par ailleurs, les résultats de cette chaire de recherche seront une première au niveau mondial. Les problèmes liés aux dommages causés au béton par le sulfure touchent d’autres pays, tels que les États-Unis, la Norvège, l’Irlande et l’Afrique du Sud.

«Après le financement d’une première phase de recherche et la mise en place des différents programmes d’indemnisation, nous procédons à cette deuxième phase, qui contribuera à faire évoluer les connaissances techniques dans le domaine. Ainsi, nous pourrons éventuellement adopter de nouvelles normes afin de mieux protéger nos concitoyens et concitoyennes, et ainsi éviter que des drames tels que celui vécu par les familles de Trois-Rivières ne se reproduisent», souligne Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation.

Ce projet, d’une valeur de 4,9 millions de dollars, sera d’une durée de quatre ans. Le financement sera assuré par le CNRC et la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) et ses partenaires, dont la Société d’habitation du Québec (SHQ) et Garantie de construction résidentielle.