Propriétaires d’une école unique au Québec

Les soeurs Julie et Marie-Claude Harnois sont nouvellement propriétaires d’ÉtudeSecours, la seule école entièrement en ligne au Québec, dont le siège social est situé à Trois-Rivières. Unique à bien des niveaux, cette école se spécialise dans l’accompagnement personnalisé des élèves pour qui l’école traditionnelle ne répond pas à leurs besoins ou à leur réalité. Sa clientèle est composée, entre autres, d’élèves athlètes, de jeunes scolarisés à la maison, d’étudiants collégiaux ayant besoin de préalables du secondaire pour intégrer un programme, d’élèves éprouvant des difficultés d’apprentissage et d’élèves doués.

Fondée en 2011, ÉtudeSecours est dirigée depuis cinq ans par les sœurs Harnois, toutes deux Trifluviennes, enseignantes et titulaires d’une maîtrise dans le domaine de l’éducation et de la pédagogie innovante. Après un processus d’acquisition d’entreprise de plusieurs mois, elles ont signé récemment les papiers officiels faisant d’elles les propriétaires de l’entreprise.

«En 10 ans, on a fait beaucoup de chemin, lance Marie-Claude. Au tout début, nous étions impliquées comme professeures et consultantes. Puis, on a proposé des idées et on a gravi les échelons petit à petit.»

«On est partie avec une entreprise qui était en situation précaire, autant au point de vue financier qu’au niveau des relations avec les écoles, renchérit Julie. Il a fallu rebâtir tout ça. On y a mis beaucoup de temps et d’énergie. Il fallait reconvaincre les gens. On a appris à être entrepreneures sur le tas. On a toujours avancé par instinct. On a aussi déménagé le siège social, il y a cinq ans. Il était à -Québec et on a tout déménagé ça à Trois-Rivières, dans notre ville. On a commencé dans nos sous-sols et, depuis un an et demi, on a nos locaux dans le bâtiment de l’école Val Marie. »

Depuis novembre, l’entreprise est accréditée par le ministère de l’Éducation, ce qui en fait la première école entièrement en ligne au Québec. Cette accréditation permettra à l’équipe d’ÉtudeSecours d’évaluer et de sanctionner l’apprentissage de ses élèves de 4e et 5e secondaire. Elle continuera également d’offrir sur sa plateforme les cours dans toutes les matières de secondaire 1 à 5. De plus, l’obtention de l’accréditation ministérielle permettra à ÉtudeSecours d’accompagner des étudiants internationaux.

«Les étudiants qui veulent migrer au Québec pour faire leur cégep ici ont parfois besoin d’avoir une équivalence dans certaines matières. Ils pourront obtenir cette équivalence grâce à notre plateforme en ligne, à partir de chez eux avant d’arriver ici, explique Marie-Claude. C’est plus simple pour les procédures d’immigration et c’est aussi du temps gagné pour eux. »

Partenaire de plus de 300 écoles

Au fil des ans, ÉtudeSecours est devenue une référence pour les cas particuliers. Son réseau s’est agrandi, si bien que l’entreprise est maintenant partenaire de plus de 300 écoles publiques et privées à travers le Québec.

De septembre 2020 à mai 2021, ce sont plus de 650 élèves qui ont suivi un ou plusieurs cours en ligne, un bond de 140 % par rapport à l’année précédente. À cela s’ajoutent les inscriptions pour la période estivale, qui se situent généralement entre 1000 et 1200.

«On ne se substitue pas à l’école traditionnelle. On est un atout pour les écoles et pour les élèves dans des situations particulières, précise Marie-Claude. Il y a de plus en plus de cas particuliers. Les cours en ligne viennent servir cette cause-là. Ce qu’on offre, c’est un apprentissage au rythme de l’élève, au moment qu’il veut et quand il veut. Ça offre une très grande flexibilité d’horaire. On a des élèves en sport-études, doués, en difficulté, hospitalisés, etc. On est là quand la méthode traditionnelle ne convient pas à la situation. Par exemple, cet été, on a une fille de la Gaspésie qui est douée. Elle est en quatrième secondaire et elle veut entrer au cégep à l’automne. Elle va faire son cinquième secondaire avec nous cet été. »

Une nouvelle façon d’apprendre et d’enseigner

De projet en projet, les sœurs Harnois développent depuis octobre dernier une nouvelle plateforme de cours en ligne avec une pédagogie adaptée pour le web.

«Présentement, ce qui se fait comme cours en ligne, ce sont les cours en classe qui sont transposés sur une plateforme, soutient Marie-Claude. Mais notre vision, c’est que ce soit adapté au web. On veut créer des parcours pédagogiques. C’est de l’apprentissage en ligne et non de l’enseignement en ligne. C’est le jeune qui apprend et la technologie sert à ce qu’il puisse apprendre. »

«Le rôle du prof est aussi différent, poursuit-elle. Ce n’est pas une posture magistrale où on donne du contenu. C’est une posture d’accompagnateur, de médiateur avec le contenu. C’est de venir dénouer des choses au besoin. C’est fait de façon très personnalisée. C’est là où on veut s’en aller. La plateforme actuelle permet ça, mais la technologie n’est pas assez forte pour nous amener là. On est en train de créer une nouvelle plateforme de toutes pièces. On a des programmeurs web, des designers, des artistes qui contribuent à ça. »

Les parcours pédagogiques permettront également à l’élève de progresser selon ses intérêts et de développer des compétences numériques, comme la recherche d’information sur Internet avec des sources crédibles. «Tout le design a été pensé en fonction des meilleures pratiques d’apprentissage », soutient Julie.

La nouvelle plateforme est présentement testée par un petit groupe d’élèves. À l’automne, une plus vaste évaluation sera réalisée avec des élèves aux quatre coins du Québec pour voir ce qui devra ou non être corrigé.