Programme Mahikan: un point d’ancrage pour les étudiants autochtones

Le Centre d’éducation des adultes du Chemin-du-Roy a décidé de mettre en place le programme Mahikan il y a bientôt cinq ans. Celui-ci se veut un lieu de rencontre pour les étudiants autochtones qui fréquentent le centre d’éducation.

Chose certaine, le programme Mahikan –loup en atikamekw, symbole d’un animal fort qui vit en groupe – a fait sa marque et s’avère très rassembleur pour la communauté autochtone.

« Les élèves participent énormément. Le taux de présence est très élevé dans ce projet-là. Il y a des amitiés et des liens qui se créent. Il y en a qui découvrent leur force également. Par exemple, on en a qui découvrent qu’ils sont des leaders et d’autres qu’ils sont bons pour parler devant les autres », confie Julie Cossette, responsable de la classe d’accueil du projet Mahikan.

« Les élèves viennent nous donner leurs idées de ce qu’ils souhaitent faire dans l’école pour faire connaître la culture. Il nous arrive de découvrir la culture ensemble, également, parce qu’on a des Atikamekws qui ne parlent pas très bien atikamekw, alors ils en apprennent sur leur propre culture. »

Le programme est offert à raison de deux heures par semaines, mais le local est toujours ouvert pour accueillir les gens.

« C’est l’endroit où ils se sentent le plus chez eux et le plus à la maison lorsqu’ils ne sont pas en cours. Le local est leur point d’ancrage. La plupart en sont à terminer leurs études secondaires, mais si nous avons un élève autochtone qui étudie comme infirmier auxiliaire ou préposé aux bénéficiaires, la personne peut venir manger avec nous aussi si elle le veut. C’est ouvert à tous », ajoute Mme Cossette.

« Il faut savoir que Trois-Rivières est un territoire atikamekw. Le territoire leur appartenait et ils ont été repoussés. Depuis cinq ans, il y a de plus en plus de commutés atikamekws à Trois-Rivières parce qu’il y a eu un baby-boom.  Il n’y a pas de cégep et d’université dans les communautés, alors on leur offre une éducation adéquate. Pour ça, ils viennent vers Trois-Rivières, mais avant, ils passent souvent par l’éducation aux adultes. Environ 95% de nos étudiants sont des Atikamekws qui proviennent de Manawan, de Wemotaci et d’Obedjiwan. »

Le projet permet aussi aux étudiants d’explorer différentes avenues et même de s’instruire de leur propre culture.

« On peut aussi organiser des activités pédagogiques, mais davantage orientées Premières nations. On fait référence à la culture des Premières nations et on l’intègre aux apprentissages. On fait aussi des activités culturelles pour sensibiliser tous les allochtones de l’école à la culture autochtone. »

« On organise aussi des activités artistiques, des activités culinaires pour découvrir la nourriture et on regarde des films sur les communautés. On veut donner un sentiment d’appartenance à l’école, un sentiment de fierté à leur culture à eux parce qu’elle n’est pas beaucoup valorisée dans nos écoles en général. Nos élèves se sentent un peu plus chez eux », conclut-elle.

À titre d’exemple, Karine Wasiana Echaquan s’est fait inviter par les élèves du programme Mahikan, la semaine dernière, afin de partager les contes et les traditions atikamekw. La rencontre, qui aura duré tout près d’une heure, a rassemblé une centaine d’élèves à l’auditorium.