Préposés aux bénéficiaires: poursuite de 12 millions $ contre le CIUSSS MCQ

TROIS-RIVIÈRES. Le Syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers (SPPSAM)– CSN a déposé un grief demandant au CIUSSS régional de verser des dommages moraux et exemplaires de 5000$ pour chaque préposé aux bénéficiaires victime du «climat de travail malsain et néfaste» qui prévaut au sein des équipes de travail.

À travers le territoire du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), cela représenterait une somme avoisinant les 12 millions $.

Le grief demande également au CIUSSS MCQ de «reconnaître son laxisme, tout en ne s’acquittant pas de ses obligations légales et conventionnelles» et d’agit immédiatement et de collaborer avec la CSN pour assainir le climat de travail.

«Le Syndicat prend les grands moyens. Il faut interpeller la ministre de la santé. En Mauricie et au Centre-du-Québec, il y a des problèmes importants au niveau de l’organisation du travail. J’invite la ministre à en prendre acte avant que ça ne devienne un mouvement national», lance Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS).

C’est depuis la mise en application de la loi 10, accompagnée de coupes budgétaires de l’ordre de plus de 25 millions $ dans la région en 2015, que l’alourdissement de la charge de travail des préposés aux bénéficiaires se fait ressentir.

Également, le recours au temps supplémentaire obligatoire de façon récurrente a de lourds impacts dans la région, avance Pascal Bastarache, président du SPPSAM-CSN.

«Si on refuse le temps supplémentaire obligatoire, on est à risque de mesures disciplinaires qui vont d’une lettre au dossier de l’employé à une journée de suspension…qui entraîne du temps supplémentaire obligatoire à quelqu’un d’autre. Il n’y a pas de mesures concrètes qui ont été mises en place pour remédier à la situation. Nos nombreux griefs en témoignent», plaide-t-il.

Le Syndicat dénonce aussi un manque criant de personnel depuis plusieurs années. En 2018, le CIUSSS MCQ a procédé à 230 embauches. On dénombre toutefois 320 départs, dont 48 avaient moins d’une année d’ancienneté. Le taux d’assurance salaire est quant à lui de 8%.

Cette action, une première au Québec, est une idée qui émane des membres du syndicat. «On s’est basé sur beaucoup de jurisprudence. C’est une somme exemplaire. Je suis très confiant qu’on ait gain de cause en arbitrage», précise M. Bastarache.

«C’est le point de non-retour, ajoute-t-il. Nos membres ne sont plus capables du temps supplémentaire obligatoire.»

Départ de Martin Beaumont

Le SPPSAM-CSN a appris le départ de l’actuel président-directeur général du CIUSSS MCQ, Martin Beaumont, en même temps que tout le monde, mercredi après-midi. «Martin Beaumont était à l’écoute, mais peu importe qui est à la tête du CIUSSS, ça semble difficile d’appliquer des mesures concrètes sur le terrain», commente M. Bastarache en souhaitant la meilleure des chances à M. Beaumont dans son nouveau défi.