Le dossier de la piscine monopolise le débat des candidats à la mairie

Les candidats à la mairie de Trois-Rivières, Jean Lamarche et Valérie Renaud-Martin, ont croisé le fer à l’occasion du débat des candidats de la mairie organisé conjointement par la Chambre de commerce et d’industries (CCI3R) et le 106,9 FM. C’est le dossier de la piscine qui a entraîné les échanges les plus animés entre les deux candidats.

Le ton a monté lorsqu’il a été question du projet de centre aquatique et sportif de 30 M$ proposé par Valérie Renaud-Martin. Cette dernière défend le montant prévu de son projet en plaidant qu’elle irait chercher le plus de subventions possible, voire de faire appel à des partenaires privés, pour réaliser le centre aquatique et sportif.

Jean Lamarche a été le premier à aborder le sujet en attaquant son opposante sur l’ampleur du projet et la façon de le financer.

« Il faut respecter notre ordre de projets au Plan triennal d’immobilisations (PTI) qui nous permet de séquencer les travaux pour s’assurer de notre capacité à les réaliser. Il ne faut pas insérer des projets de 30 M$ entre la rénovation de la salle Thompson et la réfection du quartier général de la police, lance-t-il. Les travaux majeurs au quartier général se feront dans un horizon de quatre ans. Après, on pourra penser à d’autres grosses infrastructures. C’est pour cette raison que je n’ai pas annoncé de grosses infrastructures. »

« On a une bonne  santé financière. On arriverait à dégager de l’espace pour une infrastructure comme celle-ci qui répondrait aux besoins réels de la population. Par ailleurs, le PTI a augmenté de plusieurs millions depuis 2017. On peut trouver de la place pour ce projet. Rappelons qu’il y avait un projet avec des partenaires privés pour un centre aquatique et il a été rejeté », réplique Valérie Renaud-Martin.

« Vous avez accompagné le promoteur, réagit M. Lamarche. La piscine que vous promettez, où ira-t-elle? Chez le promoteur? »

Mme Renaud-Martin a répondu que « le projet sera évalué en fonction de différents critères » et que le centre aquatique « n’est pas le projet que j’ai présenté comme conseillère », avant de préciser que « le projet n’ira pas chez eux ».

La candidate à la mairie a contre-attaqué quelques instants plus tard: « Ça fait deux ans que je vous entends dire qu’il n’y a pas de besoin supplémentaire en matière de piscine et vous ne reconnaissez pas le besoin exprimé par les nageurs. Êtes-vous capable de me dire à quels besoins votre piscine répondra? »

Rappelons que récemment, Jean Lamarche a annoncé qu’il soutiendrait la réfection majeure de la piscine du Cégep de Trois-Rivières, dont le projet prévoirait l’ajout d’un bassin pour les familles, ainsi que la bonification du projet de piscine semi-olympique du Centre Jean-Noël-Trudel.

« Le besoin auquel ça répondra, c’est celui exprimé dans le sondage Léger du printemps dernier qui nous a révélé qu’il y avait une demande pour une piscine intérieure. Ce sont 78% des répondants qui étaient favorables ou plutôt favorables. J’ai travaillé avec les  Loisirs qui ont travaillé avec un consortium formé notamment de l’UQTR et du Cégep pour mesurer la demande. C’est de là qu’est venu l’ajout d’un deuxième bassin chaud pour les familles au Cégep. C’est de la saine gestion », indique-t-il.

Durant l’heure et demie qu’a duré le débat, les candidats ont également abordé les thèmes des finances publiques, de la sécurité publique, de l’entretien des infrastructures municipales, du développement économique et de l’environnement.

Tous deux s’entendent pour dire qu’il faut soutenir les entreprises dans leur robotisation et leur automatisation, œuvrer à une meilleure rétention des étudiants et favoriser l’électrification des transports.

En matière de sécurité publique, Jean Lamarche avait déjà annoncé son intention de mettre sur pied des brigades dédiées à l’incivilité pour intervenir dans les cas de tapage nocturne, feux d’artifice improvisés, bruits excessifs, etc. Il a aussi noté que la réfection du quartier général de la police permettra d’embaucher davantage de personnel policier, les installations actuelles limitant le nombre d’embauches possibles.

De son côté, Valérie Renaud-Martin souhaite mieux accompagner les policiers qui interviennent de plus en plus sur des cas en lien avec la santé mentale et les crimes de violence conjugale. Elle suggère de mettre en place une meilleure collaboration avec le milieu communautaire pour soutenir les policiers sur ces aspects.

Où voient-ils Trois-Rivières dans cinq ans?

« Trois-Rivières sera une ville qui se démarque par son offre d’emplois de qualité aux jeunes et aux familles, qui a su bien accompagner les entreprises pour faire face à la crise de pénurie de main-d’œuvre, qui travaille avec l’université et qui a su développer l’ensemble de ses secteurs pour répondre aux besoins de sa population. On est attirant pour les touristes, mais il faut aussi s’occuper de notre monde », soutient Valérie Renaud-Martin.

« Je veux les Jeux du Québec, une place pour le site d’Aleris. Dans cinq ans, Trois-Rivières aura une zone d’innovation qui comprendra Bécancour et Shawinigan. Je veux que Trois-Rivières agisse comme une capitale régionale. Ce sera une ville inclusive et décarbonisée », termine Jean Lamarche.