Débat sur la dignité des aînés : les candidats se prononcent sur les mesures à prendre

La Coalition pour la dignité des aînés, un regroupement de six associations nationales représentant plus de 150 000 personnes aînées, a organisé un débat électoral sur la bientraitance des aînés au Québec. L’événement s’est tenu le mardi 6 septembre à Trois-Rivières en compagnie des candidats Jean Boulet (CAQ), Sol Zanetti (QS), Pascal Bastarache (PQ) et Alexandra M. Veilleux (PLQ). 

Sous le thème Vivre, c’est aussi vieillir, le débat a porté sur quatre grands thèmes : santé, finances, droits et participation citoyenne des aînés. Voici ce que les candidats ont répondu : 

Droits des aînés 

Question : Comment comptez-vous promouvoir les droits et les intérêts des personnes aînées?  

Sol Zanetti : On doit donner au système les moyens d’assurer la dignité humaine pour éviter la maltraitance. Il faut investir au bon endroit.

Pascal Bastarache : On doit remettre à l’avant-scène l’être humain, la dignité de tout être humain. Pour moi, c’est inconcevable de vieillir en ayant peur de ne pas savoir comment ça va finir. On doit adopter un nouveau modèle de société.

Jean Boulet : Ce qui est primordial, c’est de laisser le choix aux aînés de rester à la maison ou d’aller dans un établissement de soins. Il faut s’assurer qu’ils soient entièrement compris. 

Alexandra M. Veilleux : On est ouvert à avoir un Protecteur des aînés, au même titre qu’il y a un Protecteur du citoyen. Il faut faire des soins à domicile une priorité.

Finances 

Question : Quels sont les engagements de votre parti en ce qui concerne les revenus des aînés?

Pascal Bastarache : Une allocation pour les personnes ayant un revenu de 35 000 $ et moins et l’arrêt des cotisations au Régime des rentes à partir d’un certain âge, notamment.

Alexandra M. Veilleux : 2 000 $ par personne par année non imposables. On a des mesures pour permettre aux aînés qui le désirent de continuer à travailler sans être pénalisés. 

Sol Zanetti : Réduire le coût de la vie et augmenter les salaires et les rentes. Indexer deux fois par an les rentes, bonifier le crédit d’impôt pour solidarité pour les aînés, soutenir les aînés qui désirent demeurer au travail, régler la crise du logement, etc. 

Jean Boulet : Une baisse d’impôts et une allocation pour aînés. Il ne faut pas oublier l’emploi non plus. Il faut s’assurer de répondre à vos besoins, à ce que vous voulez faire. 

Question : Advenant une augmentation des transferts fédéraux en santé, comment votre parti compte-t-il les attribuer?

Jean Boulet : Il faut négocier les transferts en santé pour qu’on ait notre juste part. Il manque de ressources. On veut utiliser l’argent pour recruter du personnel, des pharmaciens, infirmières, médecins, etc. Il faut stabiliser la qualité des soins et investir dans les infrastructures.

Sol Zanetti: Je pense que ça n’arrivera pas. Pour avoir un rapport de force et aller chercher cet argent, il faut faire l’indépendance pour garder notre argent chez nous.

Pascal Bastarache : On est indépendantiste. On pense effectivement que cet argent doit rester ici. Tous les partis ont essayé de négocier au fil des ans, sans succès. 

Alexandra M. Veilleux : Plus d’argent pour les organismes communautaires, former deux fois plus de gériatres et recruter plus d’infirmières, notamment.

Santé 

Question : Votre parti compte-t-il faire des soins à domicile sa priorité et, si oui, comment?

Pascal Bastarache : Oui. Et il faut arrêter d’investir dans du béton, mettre cet argent dans les soins à domicile. 

Jean Boulet : Oui, on va investir et agir pour intervenir tôt et innover pour de nouvelles pratiques. 

Alexandra M. Veilleux : Oui. Pour nous, c’est essentiel. Il faut avoir plus d’interdisciplinarité. Moins de temps perdu pour la paperasse et plus de temps sur le terrain. 

Sol Zanetti : Oui, on doit faire une révolution du soutien à domicile. On veut investir pour soutenir les proches aidants et pour garantir les soins à domicile. 

Question : Une solution concrète pour améliorer la qualité des soins?

Jean Boulet : Recruter plus de travailleurs qui prennent soin directement des personnes aînées. 

Alexandra M. Veilleux : Plus d’interdisciplinarité. Libérer les médecins : voir une infirmière quand on a mal à la gorge, un physio quand on se blesse à l’épaule, etc., à tout le moins en première ligne. 

Sol Zanetti : Ça prend plus de monde. Mettre fin au travail supplémentaire obligatoire et revoir le ratio patient/soignant.

Pascal Bastarache : Il faut un virage à 180 degrés sur les soins à domicile. Je suis convaincu que le système de santé doit venir à la maison. 

Participation citoyenne

Question : Quelles mesures le gouvernement peut-il favoriser pour briser l’isolement social?

Alexandra M. Veilleux : Beaucoup d’aînés s’impliquent et on doit valoriser ça. Aider ceux qui souhaitent continuer à travailler. Un système de transport en commun et collectif gratuit pour tous les 65 ans et plus. On va aussi annoncer bientôt quelque chose pour les loisirs et la culture.

Pascal Bastarache : Permettre à nos aînés de sortir de la maison en bonifiant le transport. Rendre accessibles le transport médical adapté et le transport en commun. Créer un rabais culturel de 20 % pour les aînés. 

Jean Boulet : Augmenter le budget des organismes communautaires, recruter plus de personnel dans le milieu de la santé, retarder la perte d’autonomie. 

Sol Zanetti : Créer des lieux pour rapprocher les générations. Ça passe notamment par le financement des organismes communautaires. 

Question : Comment s’assurer que les aînés s’intéressent et participent activement à la vie citoyenne?

Pascal Bastarache : Ça prend une approche plus humaine, inclure les gens dans les comités, les décisions, financer plus les organismes communautaires. 

Alexandra M. Veilleux : Briser les préjugés et combattre l’âgisme, entre autres. Valoriser davantage le travail des aînés et ce qu’ils apportent à la société. 

Sol Zanetti : Appliquer les recommandations de la déclaration faite par la Coalition pour la dignité des aînés.

Jean Boulet : Une meilleure accessibilité à des soins de santé à domicile.

Questions en rafale 

Oui ou non à la création d’une nouvelle allocation pour aînés qui vivent sous le seuil du revenu viable?

Jean Boulet: On s’engage à verser une prestation de 400 $ à 2 000 $ pour 2022. C’est une mesure qui a été annoncée dernièrement.

Sol Zanetti: Oui. On a plusieurs mesures pour assurer un revenu viable aux aînés.

Pascal Bastarache : Oui, mais on doit aussi en faire plus en bonifiant le crédit d’impôt, notamment

Alexandra M. Veilleux : Oui

Oui ou non à la création d’un poste de Protecteur des aînés?

Alexandra M. Veilleux : Oui

Pascal Bastarache : Oui

Sol Zanetti : Oui

Jean Boulet : On le fait déjà, entre autres, avec le Protecteur du citoyen.

Oui ou non à l’agrandissement de la place du privé en santé?

Jean Boulet : Oui

Sol Zanetti : Non

Pascal Bastarache : Non

Alexandra M. Veilleux : Non