La Maison Re-Né, une ressource depuis 1992

Établie depuis 1992, la Maison Re-Né s’est donnée comme mission de prodiguer des soins, en hébergement et à l’externe, afin de répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH/SIDA, des personnes vivantes avec l’hépatite C en attentes de traitement ou en traitement, et des personnes co-infectées (VIH/VHC).

La Maison Re-Né compte maintenant 13 employés. Encore aujourd’hui, tout près de 75 personnes y ont recours annuellement.

«Nous avons six personnes qui peuvent demeurer ici. Habituellement, le roulement est de 60% d’occupation en ce qui a trait aux six lits. Tout dépendamment des besoins, la personne peut rester à long terme. Chaque besoin est individuel et ils sont réalisés en concertation avec l’infirmière. Nous avons déjà gardé une personne pendant neuf ans et un autre pendant trois ans, par exemple», explique Caroline Leclerc, directrice de la Maison Re-Né.

«On a vu beaucoup d’évolution concernant la maladie ces dernières années, alors la Maison aussi a évolué. Nous avions des soins palliatifs avec des infirmières 24 h/7 jours et les gens mourraient ici. Maintenant, les gens ne meurent plus alors on a restructuré nos services.»

Les personnes atteintes du VIH qui ont recours à la Maison Re-Né en externe peuvent y dîner, tandis que le souper est strictement réservé à l’hébergement.

«C’est un lieu de référence et un lieu de rencontre pour eux. C’est leur sanctuaire. Les gens viennent sociabiliser et briser l’isolement. C’est la seule place où ils peuvent venir discuter sans être jugés et où ils sont libres de parler de leur statut. Ils ne sont pas confortables d’en parler ailleurs alors ils vivent toujours avec leur secret. Ils se sentent pris en charge ici», ajoute Mme Leclerc.

«Être atteint du VIH, c’est devenu une maladie chronique et ces personnes, maintenant, vivent. Mais socialement, elles survivent», renchérit Jean St-Onge, adjoint administratif de la Maison Re-Né. «Ils ont peur de parler de leur maladie, car elle est non sympathique dans la société et parce qu’ils se disent que c’est un peu de leur faute, contrairement au diabète. Ils savent qu’ils l’ont contracté par leurs comportements à risque.»

De plus en plus, les gens qui ont toujours vécu dans le déni de leur statut et qui ont continué de travailler dans la société se font rattraper par la maladie.

«Notre clientèle, majoritairement, est toxicomane et itinérante. Ce sont des victimes de société et des gens qui ont eu un passé difficile. Ils ont besoin d’avoir un cadre et une prise en charge de leur réalité. On vient les aider et les conduire vers l’adhérence aux traitements et à la stabilité. Il n’y a pas beaucoup d’enseignement qui se fait à ce niveau-là et on travaille beaucoup sur l’estime de soi», explique Mme Leclerc.

«Et c’est une des pertinences de la Maison Re-Né», ajoute M. St-Onge. «On veut amener ces gens-là à l’observance, au maximum possible, de leur médication au quotidien, à adhérer à de bonnes habitudes de vie et à avoir un suivi médical approprié. C’est important d’intégrer ça aux personnes qui ont une mésestime d’elle-même et qui ne sont pas habituées de recevoir cette valorisation d’elle-même. On vient les recadrer et ils sont contents une fois qu’ils ont passé le chemin à faire. Et le chemin n’est vraiment pas facile!»

Hébergement

Toutes les demandes d’admission, en augmentation d’une année à l’autre, se font conjointement entre la personne atteinte, l’infirmière responsable des soins pour le volet médical et l’intervenante sociale, pour la réinsertion sociale. La durée de séjour de notre clientèle en hébergement peut être du répit dépannage, du court, moyen ou long terme, tout dépendant de l’état de santé et des besoins de chacun. L’hébergement à long terme demeure possible pour une clientèle dont le besoin se fait sentir.

Pour pallier à un besoin d’alimentation, la Maison Re-Né procure des dîners en semaine au coût de 2,50$ par personne, ainsi que des collations et du café. Des boîtes de nourriture sont également distribuées à tous les mercredis.

Depuis 2013, le volet «Suivi du soutien à la personne» a été ajouté dans les services offerts par la Maison en réponse à une demande et à un besoin grandissant de la clientèle d’avoir un suivi même à l’extérieur des murs de la Maison. Ce service est en fait un suivi soit médical et/ou psychologique et/ou au niveau des AVQ et AVD.

Conditions d’admission

-Être porteur du VIH/SIDA avec un problème de santé majeur qui lui est relié

-Avoir fait une demande d’admission par écrit

-Résider dans la région Mauricie/Bois-Franc (en priorité)

-Se présenter à la rencontre avec l’équipe des soins composée de l’infirmière auxiliaire et l’intervenante sociale du volet psychosocial.

-Désire s’impliquer dans son cheminement

-Être abstinent, si consommateur de drogue et/ou d’alcool

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