«Je m’occupe de tout ce qui est coloré, poilu ou difforme» – Érik Gosselin

Quand il s’agit de créer des cadavres, de vieillir ou d’égorger des acteurs sur un plateau de cinéma, on fait appel à Érik Gosselin. L’homme originaire de Trois-Rivières est maquilleur d’effets spéciaux depuis de nombreuses années et a participé à plusieurs productions autant du cinéma québécois qu’américain.

«Je m’occupe de tout ce qui est coloré, poilu ou difforme sur un personnage, principalement sur son visage, explique-t-il.» Sa compagnie LifemakerFX se situe à Montréal.

En premier lieu, le maquilleur d’effets spéciaux reçoit les scénarios de film. «À ce moment-là, je le décortique, explique Érik Gosselin. Je note tout ce qui est de mon expertise, tout qui peut se faire par ordinateur et tout ce qui est mécanique.» Ensuite, à l’aide du logiciel Photoshop, il dessine des exemples de maquillages. Le réalisateur ou le directeur artistique fait son choix. Lorsqu’il s’agit de mécaniser l’objet, son frère jumeau, Karl s’en charge. Ensemble, ils ont déjà construit des robots tels qu’un chien.

Récentes productions québécoises Dernièrement, le maquilleur d’effets spéciaux a pris part au tournage du film biographique du chanteur du groupe Les Colocs, Dédé à travers les Brumes, qui sortira sur les grands écrans en mars. M. Gosselin a, entre autres, fabriqué des prothèses de joues en silicone pour arrondir le visage de Sébastien Ricard qui incarne Dédé. Son plus récent projet cinématographique est l’adaptation du roman de Patrick Senécal, «5150 rue des Ormes». «C’est le plus gros projet de ma carrière, note-t-il. J’ai fait 32 cadavres pour reconstituer un jeu d’échecs géant où les corps sont utilisés en guise de pions.» Il n’avait jamais fait plus que 11 cadavres pour une production. Toujours au Québec, il a travaillé sur des plateaux de tournage pour le petit écran, dont ceux de Fortier, de C.A. et Le négociateur. Sur le point de vue international, bon nombre de films américains tournés à Montréal demandent ses services. Il confectionné des maquillages pour les films Gothika, Death Race et Voyage au centre de la Terre. De plus, à plusieurs reprises, il s’est rendu en Roumanie pour apporter sa touche d’artiste à trois productions. Pas seulement au cinéma

Bien que le cinéma soit son revenu majeur, Érik Gosselin touche à tout. Il a construit des masques pour le Cirque du Soleil, des accessoires pour des magiciens tels qu’Alain Choquette ou encore pour des spectacles d’humour, notamment ceux de Juste pour rire, etc. Il fournit également les cadavres qui servent à la mise en scène d’interventions aux futurs policiers de l’École nationale de police du Québec à Nicolet. Sans oublier qu’il confectionne des bustes en bronze, dont celui du père de Céline Dion. «Je peux m’occuper de tout ce qui est sculpture, moulure ou peinture, reconnaît-il. C’est très large comme champ d’expertise.» Et dire qu’il a fait ses sciences pures au collégial et qu’il s’orientait vers une carrière en physique optique! Le déclic qui a changé sa vie s’est produit alors qu’il a consulté un magazine de maquillages d’effets spéciaux. Par la suite, il a fait une multitude d’essais sur les membres de sa famille. De fils en aiguilles, à travers les années, il a développé ses techniques.