«J’ai été téméraire» – Marcelle Girard

Femme de projets, même à la retraite, Marcelle Girard a des idées plein la tête. Celle qui s’est portée candidate à la mairie aux élections municipales affirme être en réflexion et s’être questionnée abondamment depuis le 3 novembre dernier.

«Je me suis posé beaucoup de questions parce que les élections ont reparti la machine, elles ont réveillé un intérêt qui semblait s’être endormi, celui de servir. Je me suis alors mise en réflexion, pour savoir ce que je pouvais faire pour aider. Il y a eu quelques propositions et il y en a une à laquelle je réfléchis toujours», soutient-elle, sans vouloir s’avancer davantage.

Si elle décide de revenir au boulot, Marcelle Girard le fera pleinement. Pas question de jouer les seconds violons.

«J’ai encore envie de m’impliquer, mais bon, je fais quoi? Ce que je sais, c’est que je veux faire quelque chose qui fait une différence. Je ne veux pas être là comme parure. Je veux agir. J’ai un passé professionnel quand même intéressant et je me dis que ça ne peut pas ne pas servir», confie-t-elle.

La défaite

Même si elle a le couteau entre les dents, Mme Girard a dû vivre avec la déception d’une défaite aux élections municipales.

«En quelque part, je suis déçue de ne pas avoir gagné, mais je ne suis pas du tout déçue de ce que l’on a accompli avec mon équipe. La preuve, c’est que le soir-même des élections, on a dansé dans le local électoral, j’étais avec mes amis et ma famille et on souriait».

Elle avoue toutefois avoir pris un risque en se présentant en politique.

«J’ai été très téméraire de me lancer dans une aventure comme celle-là. Je l’ai fait parce que j’avais envie de le faire. Je n’avais pas une grande équipe, je n’avais pas la notoriété pour le faire. J’étais la madame du musée. Mais je ne le regrette pas», assure-t-elle.

«Je me suis décidée un peu tard à mettre des pancartes parce que je ne voulais pas en mettre. Mon équipe m’a dit que je n’avais pas d’allure de ne pas en mettre, alors j’en ai mis 12 et à partir de là, ça a fait une différence. Les gens ne misent pas nécessairement sur la popularité du candidat, je crois, mais ils doivent mettre un visage sur celui-ci», explique Mme Girard.

Elle croit tout de même que les candidats sortants partaient avec une longueur d’avance.

«Ils ont une connaissance fine des dossiers, ils peuvent les traficoter, les montrer comme ils le veulent. Dans tout ça, je n’ai pas vu grand-chose de neuf. On a les mêmes problèmes et je ne vois pas comment on peut s’en sortir».

Le bilan

«C’est une belle expérience. Je retiens beaucoup de bonnes choses de ça, mais il y a pas mal de choses que j’aurais pu faire autrement, notamment avec les médias», avance-t-elle.

«J’ai adopté une stratégie différente des autres qui sortaient souvent en conférence de presse pour des sujets qui ne me semblaient pas toujours importants. Je me disais que j’appellerais les médias quand j’aurais des choses à dire, mais au final, ça a joué contre moi parce que quand je sortais, j’avais trop de choses à dire», reconnaît-elle.

«On m’a dit souvent que je n’avais pas le sens de la politique et d’un sens, je pense qu’ils avaient raison. Je pense que je suis une excellente seconde, pas quelqu’un qui a le sens du pouvoir».

Maintenant que la vie «normale» reprend son cours, Marcelle Girard est allée au conseil municipal, contrairement aux autres candidats Sylvie Tardif et Richard St-Germain.

«Je pense que Trois-Rivières a toujours besoin d’une vision intégrée de son développement. Comme citoyenne, je peux toujours parler, mais je me retiens beaucoup. Ça prend une certaine légitimité quand on s’exprime sur un enjeu. En plus que ce n’est pas là (au conseil) que ça se passe, que les décisions se prennent. Il n’y a pas de discussions», conclut-elle.