Des élèves des Pionniers préoccupés par l’agrandissement d’un parc industriel dans un milieu humide

L’agrandissement du parc industriel Carrefour 40-55 qui entraînerait la destruction de terres humides, dont une partie de tourbière, préoccupe le comité environnement de l’école secondaire Des Pionniers. Les élèves du comité ont initié une pétition sur la question.

Cette initiative du comité environnement a permis de recueillir la signature de plus de 390 élèves et membres du personnel de l’établissement d’enseignement. Le document a été déposé au conseil de ville de Trois-Rivières mardi soir.

« À la suite de cette préoccupation du comité environnement au sujet de l’agrandissement du parc industriel, on a décidé de faire notre part. Au nom du comité, je présente cette pétition qui demande de vous opposer à ce projet et de voter en considération afin d’assurer une qualité de vie viable pour nos futurs enfants et petits-enfants », témoigne Alexis Roy-Letarte, élève de secondaire 2 à l’école secondaire des Pionniers et membre du comité environnement de l’école.

Le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, indique que la Ville a commencé à se pencher sur quelques éléments qui pourraient permettre de s’approcher d’un « compromis acceptable pour tout le monde ». « Il faut commencer un dialogue. Parfois, comme ville, on est mis face à des choix, des options qui ne sont pas les plus faciles ni les plus agréables. Que fera-t-on dans 30 ans quand le parc industriel sera plein? C’est aussi une question qui mérite d’être posée pour obtenir des réponses », répond M. Lamarche en invitant le comité environnement de l’école des Pionniers à formuler des pistes de solution et les présenter au conseil municipal.

Le conseiller municipal Jonathan Bradley, également directeur de l’école secondaire des Pionniers, a salué le professionnalisme avec lequel l’élève de 14 ans a présenté son point. « Ça amène des réflexions. On voit que la protection de l’environnement fait partie des préoccupations des jeunes. Ça nous fait réfléchir, les adultes, aux décisions que l’on va prendre pour cette jeunesse. Ils ont le courage de venir poser des questions et il faudra leur donner des réponses », commente-t-il en précisant que la pétition est une initiative provenant entièrement des élèves et adultes membres du comité environnement de l’école.

Un mode fiscal municipal à repenser

Le modèle actuel de fiscalité municipale met des bâtons dans les roues des municipalités qui voudraient en faire plus pour lutter contre les changements climatiques. Dans une lettre ouverte publiée dans Le Nouvelliste, la mairesse de Nicolet, Geneviève Dubois, s’inquiète aussi que le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, affirme qu’il est impossible d’en fait plus dans la lutte contre les changements climatiques. Cependant, le mode fiscal des municipalités est « désuet », écrit-elle.

Il faut savoir que la très grande majorité des revenus des villes et municipalités proviennent des taxes foncières. À Trois-Rivières, cela représente 80% des revenus au budget. « Nos dépenses sont aussi affectées par l’inflation ou l’indice des prix à la consommation. On est condamné à développer. Si on ne faire rien ou que l’on ne fait pas fructifier notre taxe foncière, les montants haussent de l’autre côté. Ça nous amène à faire des choix. Quand on a fait la présentation du projet du parc industriel Carrefour 40-55, on présentait un choix où il faut développer. On cherche à minimiser l’impact environnemental ou, à tout le moins, avoir le moins d’impact possible sur le terrain. Mme Dubois est aussi confrontée à des choix de développement industriel ou résidentiel », explique le maire.

« Il va falloir être plus créatif et imaginatif, ajoute-t-il. Nos besoins augmentent et il faut suivre l’inflation aussi. Sinon, ce sont nos infrastructures et notre développement qui sont en cause. La pluralité des revenus fait toujours partie de la donne. Si on ne va pas chercher de l’argent ailleurs, c’est sur le compte de taxes que ça se répercute et ce n’est pas pour des extravagances, mais plutôt pour maintenir les services qu’on offre », soutient le maire Lamarche.