En piste à 17 ans au Grand Prix de Trois-Rivières!

Maïka Chamberland n’avait que 12 ans lorsqu’elle a demandé à ses parents si elle pouvait essayer le karting. Six plus tard, elle aura l’occasion de courir en Formule 1600, devant les siens, au Grand Prix de Trois-Rivières.

La Trifluvienne ne sera pas qu’une touriste sur la ligne de départ, bien au contraire, puisqu’elle cumule les points. Au moment d’écrire ces lignes, elle occupait le troisième rang de 39 pilotes dans la Coupe de Montréal.

« J’étais tombée sur des vidéos de karting et ça me semblait le fun, alors j’ai tout de suite demandé à mes parents pour essayer. Ç’a bien été et ils m’ont ensuite acheté un vieux kart. Plus j’aimais ça et plus on m’a acheté un kart plus récent », confie celle qui course à Saint-Célestin.

« J’ai choisi la Rive-Sud parce que nous avons deux grosses courses par année à travers le championnat. J’ai un très bon début de saison dans la catégorie Briggs Senior et je suis seulement à trois points du deuxième rang des pilotes. J’en suis à ma quatrième année sur le circuit », ajoute-t-elle.

Petit budget, grands résultats

La jeune athlète de 17 ans s’est découvert une véritable passion en piste et est fière de ramener de bons résultats avec un budget plus limité.

« C’est vraiment le fun de voir qu’on peut bien faire devant des pilotes qui ont une grosse équipe et un bien meilleur budget que nous. Mes mécaniciens, ce sont mon père et mon chum! Et il ne sont pas vraiment des mécaniciens de longue date. Mon père a toujours aimé travailler des bébelles, mais jamais un kart. Je suis fière de pouvoir performer avec les set-ups de mon père, au final, contre de plus gros joueurs. Je n’ai pas un kart de l’année non plus. Je roule avec un kart 2017 comparativement à d’autres pilotes qui roulent avec du beaucoup plus récent », précise Maïka Chamberland. 

« J’aime tellement l’adrénaline que ça représente, les dépassements et rouler devant. Je dois aussi dire que je ne pourrais pas vivre cette passion sans l’aide de mes précieux commanditaires. »

Il n’y a pas beaucoup de femmes dans le domaine du sport automobile, mais Maïka a su faire sa place. 

« C’est sûr que je me fais remarquer parce qu’on n’est pas beaucoup de filles. Ça n’a pas toujours été facile non plus, surtout dans le Junior. Je n’avais pas beaucoup d’amis et j’étais bonne déjà. Dans le Senior, je peux affronter des gars de 20 ans, mais aussi des gars de 50 ans. J’avais des amis, que j’ai battus, et qui ne sont plus mes amis depuis, alors il y a certaines rancœurs qui peuvent s’installer. Moi, j’aime ça! Je trouve ça motivant qu’une fille de 17 ans batte un gars de 40 ans. »

Fait à noter que la Trifluvienne se veut la première étudiante-athlète en sport-études Sport Automobile du Collège Laflèche de Trois-Rivières depuis un certain Louis-Philippe Dumoulin, triple champion de la série NASCAR Pinty’s.

Volant en Formule 1600

Maïka s’est vu offrir un véritable cadeau à quelques semaines du Grand Prix de Trois-Rivières lorsque Marcel Lafontaine, patron de la série Formule 1600, l’a mis en contact avec une équipe qui lui a offert un volant en vue du grand prix trifluvien. 

« En 2020, il était venu à Saint-Célestin et il n’avait pas été en mesure de me dépasser. Il avait vu que je me débrouillais très bien et il m’a offert cette chance cet été. J’avais toujours souligné que mon rêve était de participer au Grand Prix de Trois-Rivières avant d’avoir 18 ans et je vais pouvoir le réaliser », confie-t-elle.

« Ils vont me trouver une voiture et même m’entourer d’une équipe complète alors je suis vraiment choyée. Je vais être la plus jeune femme de l’histoire à avoir piloté une voiture en Formule 1600 au GP3R. J’ai hâte de démontrer ce dont je suis capable de faire. (…) Je vais réussir à me créer une bonne bulle même si je course devant les miens. Je suis habituée de courir devant parents et amis en kart et je demeure vraiment concentrée. Pour moi, une course, c’est une course! Que ce soit à Mont-Tremblant ou à Trois-Rivières, je garde la même approche. À Trois-Rivières, je vais être entourée d’une équipe et plus souvent dans les puits, alors ça va plus facile de rester concentrée en étant séparée de la famille. « 

Et quel sera son principal objectif?

« Un podium, ce serait un rêve. Il va y avoir une trentaine de pilotes d’expérience, donc c’est peut-être ambitieux. Je vais juste souhaiter finir mes courses, sans bris de voiture, bref compléter tous mes tours. C’est vraiment difficile de me situer d’avance avec une piste vraiment différente et difficile à la fois. Je vais aller m’amuser, ça, c’est certain! « , conclut celle qui espère avoir la chance d’évoluer vers les séries de monoplaces plutôt qu’en karting.