UQTR : le syndicat et la direction convoqués à Québec

ÉDUCATION. Face à un échec d’en arriver à une entente entre le syndicat des professeurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et la direction de l’établissement, la ministre Hélène David convoque les deux parties à Québec demain.

«À la suite du résultat du vote des membres du syndicat, j’ai convoqué les deux parties à une rencontre de travail, peut-on lire sur le compte Twitter de la ministre. Je ne commenterai pas davantage le dossier afin de ne pas nuire au processus en cours.»

Rappelons que les professeurs ont rejeté à 87 % le dépôt final de convention collective soumis par la direction de l’UQTR. Ce sont 322 professeurs qui ont exercé leur droit de vote, ce qui représente un taux de participation de 74,5 %.

Selon René Lesage, porte-parole du comité de négociations pour le syndicat, la ministre David convoque les deux parties dans le but de les inciter à poursuivre les négociations pour en arriver à une entente et ainsi éviter qu’une loi spéciale mette fin au conflit.

«Je pense qu’elle veut que les négociations progressent, affirme M. Lesage. Je pense qu’elle veut que les négociations prennent une nouvelle allure. Je suis persuadée que c’est son message, un message de sagesse.»

Ce dernier ne croit pas qu’une loi spéciale sera imposée tant que les négociations se poursuivront. «Une loi spéciale, ça peut aller dans tous les sens. Mais habituellement, les lois spéciales ne sont pas en faveur des syndiqués, soutient-il. Il n’y a pas de dialogue de sourds. Il y a des avancés qui se font des deux côtés. Le véritable déblocage va se faire lorsqu’on aura des chiffres, quand on saura où se situe l’état financier de l’UQTR.»

Réaction de la direction

De son côté, la direction se défend de ne pas avoir fourni toutes les données financières. «Je pense qu’on n’a pas dit toute la vérité aux professeurs puisque l’université a fourni toutes les données sur toutes les projections financières qu’on a faites, a déclaré le recteur, Daniel McMahon. Le seul élément qu’on n’a pas été capable de fournir, ce sont les états financiers au 30 avril dernier parce qu’ils ne sont pas encore audités.»

«Et ça ne changera rien, poursuit-il. On va vers un déficit de 9,2 M$. Peut-être que ce serait intéressant qu’ils (les gens du syndicat) amènent à la table des négociations des gens qui sont compétents en finances et que ces gens-là soient écoutés.»

Questionné à savoir s’il allait demander au gouvernement de tenir sa promesse de légiférer, le recteur a répondu qu’il attendra à demain avant de se prononcer. «Je vais attendre à demain pour voir ce que Mme David a à nous dire et, s’il y a lieu, je demanderai à M. Couillard d’honorer son engagement», lance M. McMahon en faisant référence à une loi spéciale.