Une chercheuse de renommée mondiale à Trois-Rivières

SCIENCES. Chercheuse en criminalistique reconnue à travers le monde, l’Australienne Shari Forbes mènera des recherches à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) pendant les sept prochaines années.

Elle s’intéresse à la façon dont se décompose le corps humain après la mort, en lien avec le climat et l’environnement dans lequel celui-ci se trouve. Ses travaux de recherche médico-légale amélioreront la collecte, l’identification et le rapatriement des restes humains lors des enquêtes policières sur des personnes disparues, des cas d’homicides ainsi que des victimes de catastrophes de grande ampleur et de crimes de guerre.

«L’Australie a un climat vraiment différent du Canada, fait remarquer Mme Forbes. Là-bas, c’est plus 30 degrés Celsius et ici, moins 30 degrés Celsius. Ce changement extrême de température crée des défis pour nous parce que le corps ne se décompose pas à la même vitesse ni de la même façon en raison de la température.»

«L’un des aspects de la recherche sera de comprendre comment le processus de décomposition se fait ici, particulièrement à cause de l’hiver quand les corps sont gelés, ajoute Mme Forbes. Le plus gros défi, et ce qu’on cherche toujours à faire, c’est d’indiquer combien de temps s’est écoulé depuis la mort.»

Les recherches de cette dernière vont permettre d’améliorer la formation des chiens policiers pour que ceux-ci puissent retrouver des corps plus facilement et efficacement. L’expertise de Mme Forbes est souvent sollicitée par la police internationale pour faire avancer des enquêtes. Celle qui a œuvré à l’University of Technology Sydney et à l’University of Ontario Institute of Technology a reçu de nombreux prix au cours de sa carrière.

Ce contrat avec l’UQTR est pour elle l’opportunité de revenir au Canada. Rappelons que la présence de Mme Forbes à Trois-Rivières est due à l’attribution d’une Chaire de recherche Canada 150 en thanatologie forensique. Le gouvernement fédéral versera donc 350 000 $ par année pour ce projet, pendant sept ans.

Un laboratoire extérieur

En lien avec les travaux menés par Shari Forbes, l’UQTR aura un laboratoire extérieur qui permettra d’étudier tous les paramètres de la décomposition du corps humain. Ce site sécurisé sera situé sur un terrain boisé non loin de l’établissement d’enseignement.

Plus d’une dizaine de chercheurs se joindront au projet. Par exemple, certains d’entre eux étudieront les microbes et les insectes qui font partie du processus de décomposition du corps.

Les corps qui seront utilisés pour les recherches sur le site seront uniquement ceux de personnes qui auront consenti à ce que leur dépouille puisse être utilisée à cette fin. Déjà quelques donneurs se sont montrés intéressés.