Le RCCM veut une vaste consultation pour régler les problèmes du système d’immigration

Le Regroupement des Chambres de Commerce de la Mauricie (RCCM) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) demandent au gouvernement du Québec de lancer rapidement une vaste consultation pour régler les problèmes de notre système d’immigration et s’attaquer concrètement aux problèmes de pénurie de main-d’œuvre.

Pour bien saisir les difficultés que vivent au quotidien nos entrepreneurs et les candidats à l’immigration, cette consultation devrait nécessairement se déplacer dans les régions du Québec, estiment les deux organisations.

La planification pluriannuelle de l’immigration prévue cet été ne permettra pas à elle seule de répondre aux enjeux profonds qui affectent l’économie du Québec et de la région.

Le nombre de métiers en pénurie de main-d’oeuvre actuelle et projetée a explosé dans les dernières années alors que les Québécois sont de plus en plus nombreux à prendre leur retraite, sans pouvoir être remplacés par de plus jeunes sortant des bancs d’école.

« Les besoins pour des travailleurs qualifiés sont toujours aussi criants. Dans notre région, chaque jour, nous rencontrons des entrepreneurs qui doivent reporter des projets ou qui ne peuvent pas produire à pleine capacité en raison d’un manque de travailleurs. L’immigration est l’un des facteurs essentiels pour répondre à ces enjeux, d’où la nécessité et l’urgence d’une telle consultation», précise Johanne Hinse, présidente du RCCM.

«L’ensemble de notre territoire de la Mauricie souffre grandement de cette situation, qui est amplifiée par les requis des travailleurs saisonniers. Au-delà de la quantité d’immigrants disponibles, il faut aussi s’attaquer à la qualification et la reconnaissance de leur acquis et expérience, ajoute-t-elle. Le RCCM lance un cri du coeur pour que le gouvernement intervienne rapidement. Toutes nos entreprises se concentrent sur la reprise économique afin de se remettre sur les rails.»

«On nous a confié que certaines entreprises du domaine de la construction, entre autres, devront refuser des contrats cet été et ainsi limiter l’expansion de leur entreprise. D’autres entreprises ont vu partir certains employés, car leur permis de travail était rendu à échéance. Les délais sont extrêmement longs», conclut Mme Hinse.

En 2019, la FCCQ et le RCCM avaient mis en lumière le manque de données et de vision commune afin de quantifier les besoins de main-d’oeuvre immigrante et la capacité d’intégration du Québec et de chacune des régions.

Les organisations proposaient alors de mettre en place un cadre commun d’analyse permettant de dépolitiser cette question. Le problème des politiques québécoises en immigration en étant surtout un de transparence, la mise en place d’un tableau de bord public dont les balises font consensus permettrait de réduire considérablement l’émotivité qui entoure le présent débat.

«L’immigration répond à certains besoins à court terme, mais surtout à long terme pour le Québec, rappelle Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ. Il nous faut avoir une vision pérenne de nos politiques d’immigration qui ne fluctuera pas au gré des secousses économiques, sanitaires ou politiques. Il y a là une occasion de trouver un moyen de répondre aux enjeux sociaux, démographiques et économiques du Québec. C’est un rendez-vous à ne pas manquer.»