Des coupures qui font réagir

Le Regroupement d’organismes de personnes handicapées de la Mauricie (Regroupement Mauricie) a exprimé, lundi matin, ses inquiétudes face à l’avenir, notamment en ce qui a trait au recrutement d’étudiants.

Deux facteurs ont été principalement ciblés, soit les changements aux modalités d’application des subventions octroyées par Emploi et Développement social Canada (EDSC) et la pénurie de main-d’œuvre. Parmi les changements, la diminution du nombre de semaines et d’heures allouées par poste faisant en sorte de diminuer la période de travail à 7 semaines et le nombre d’heures par emploi à 30 heures/par semaine fait beaucoup jaser.

«On ne peut pas offrir beaucoup d’heures pour les étudiants, qui eux, veulent se faire des sous avant la rentrée d’automne. Il y a aussi le fait que c’est quasi impossible de reporter des heures obtenues à d’autres étudiants advenant un poste vacant ou non comblé et le fait de limiter l’accès au programme aux étudiants de 30 ans et moins sachant qu’on est dans une période de réorganisation de nos carrières professionnelles et de retour aux études passé 30 ans», a d’abord confié Steve Leblanc, directeur du Regroupement d’organismes de personnes handicapées de la Mauricie (Regroupement Mauricie).

Selon monsieur Leblanc, il est important de revenir à 8 semaines à raison de 35 heures par semaine, tout en reconnaissant les semaines de formations additionnelles afin de former les employés. Il faudrait également être capable de transférer les subventions allouées aux autres étudiants advenant les postes vacants et abolir l’âge qui exige 30 ans et moins.

«Nous faisons déjà face à un problème de pénurie de main-d’œuvre qui devrait s’accentuer au cours des prochaines années», a témoigné Hélène Proulx, directrice de l’Association du Québec pour enfants avec problèmes auditifs Mauricie/Centre-du-Québec. «Les municipalités, les villes, les secteurs publics ou les petites ou moyennes entreprises du secteur privé comptant 50 employés à temps plein ou moins ont aussi recours au programme d’Emploi Été Canada. Cette année, on a du modifié notre offre de service à cause de la diminution de la période de travail.»

«À titre d’exemple concret, nos camps de jours spécialisés s’étirent au moins sur 8 semaines en saison estivale et nous travaillons avec un ratio d’un intervenant pour un jeune vivant avec surdité. Comme nous n’avons pas réussi à trouver le personnel, on a dû offrir moins de jours de camp l’été dernier. Limiter le programme aux étudiants 30 ans et moins nous privent d’une expertise certaine», ajoute-t-elle.

Même son de cloche du côté Lyne Sergerie, directrice de l’Association des parents d’enfants handicapés (APEH).

«Le programme d’Emploi Été Canada nous permet d’offrir un camp de répit estival sous forme de camp d’été, et ce, depuis le début du programme. Avant, le programme était géré ici, localement, alors les gens nous connaissaient et savaient qui nous étions. Maintenant, le programme est centralisé, alors c’est plus facile pour eux d’être sans émotion, car ils ne connaissent pas notre réalité», a-t-elle commenté

«On offre un camp d’été de 9 semaines à 60 familles et cette année, j’ai dû refuser 16 familles. Et vous comprendrez que j’ai donc dû assumer deux semaines de frais. J’avais droit à beaucoup de subventions étudiantes et j’en ai eu la moitié de ce que j’avais besoin, soit 7. On n’a pas le temps d’offrir de formation non plus, alors nous n’avons pas trouvé d’étudiant qualifié. On aimerait qu’Emploi Été Canada face de la promotion.»

La Regroupement d’organismes de personnes handicapées de la Mauricie s’entend à faire la tournée des députés fédéraux, à mettre sur pied une campagne adressée aux jeunes et une campagne d’affichage dans les maisons d’enseignement de la Mauricie.