60 ans pour le mythique Coconut Bar

Tout le monde connaît le Coconut Bar, mais saviez-vous que le mythique hôtel-motel figure dans le paysage trifluvien depuis 60 ans déjà?

L’hôtel-motel Le Coconut Bar est né de l’initiative de Gérard et Madeleine Landry de vouloir lancer un bar de style Tiki. Puis, 18 ans plus tard, Sylvain Carle et Valérie Boisvert reprenaient les rênes. « Pendant longtemps, c’était reconnu comme la place des amoureux et il y avait eu un creux de vague côté achalandage, les années avant qu’on achète. Il y avait plusieurs mariages ici et les gens y faisaient même leur voyage de noces. On a attendu deux ans avant de vraiment prendre notre décision d’acheter. Lorsque ce fut le cas, on a apporté quelques modifications. On a décidé de mettre un DJ (animateur) et un plancher de danse, entre autres », se souvient Mme Boisvert. 

Le bar mythique a mis peu de temps avant de reprendre sa popularité qui, encore à ce jour, est assez impressionnante.

« On est vraiment connu partout au Québec. On reçoit beaucoup de gens qui viennent se rappeler des souvenirs et on reçoit beaucoup de touristes. On reçoit beaucoup d’artistes et leur équipe après un spectacle. On accueille beaucoup d’Américains qui sont amateurs de bar Tiki. D’ailleurs, on est rendu le seul et unique bar Tiki polynésien original au Canada. Ici, les gens peuvent jaser et danser. Ils s’entendent parler. Il y a vraiment plusieurs générations qui viennent, plusieurs ambiances, tout dépendamment du moment de la semaine. Toute la décoration qui est ici provient de la Polynésie. C’est M. Landry qui avait fait un voyage là-bas et qui avait tout ramené dans l’idée de démarrer son bar », ajoute-t-elle.

« Tout ce qui était ici au départ est encore ici. On a rénové, sans jamais changer le cachet. Le pont à l’entrée, les aquariums et la décoration sont d’origine, tout comme les tables. On a changé les banquettes, mais dans la même couleur. On a changé les tapis et la paille, mais toujours en conservant la même dynamique. C’est important pour nous parce que c’est la renommée du Coconut Bar. On n’aurait aucun avantage à changer ça. Les gens se sentent ailleurs lorsqu’ils sont ici. C’est un endroit qui leur permet de sortir de l’ordinaire avec les lampes, les fontaines et les aquariums. Il y a un petit cachet du Sud. »

Avant de se lancer dans l’achat du bar, Sylvain était chef cuisinier et Valérie était directrice à la Porte de la Mauricie. « On avait la barre haute de continuer le succès que le bar avait lorsque nous sommes devenus propriétaires. Ce fut une grosse décision monétaire et on a mis toutes nos économies là-dedans. On a mis notre tête sur la bûche, mais on savait qu’on achetait un bon commerce. À 20 ans, on parlait déjà de s’acheter de quoi plus tard. Puis à 35 ans, on s’est acheté un emploi. Il ne fallait pas avoir peur (rires) », lance-t-elle.

Pandémie

Évidemment, la pandémie a été très dure envers les bars et motels et Le Coconut Bar n’a pas pu y échapper. Presque l’entièreté de la quarantaine d’employés a quitté l’entreprise pour se dénicher un nouvel emploi. Il a aussi dû réduire sa liste de cocktails de 60 à 30 sur la carte principale. Avant la pandémie, la formation d’un employé pour maîtriser tous les cocktails pouvait s’étendre de trois à quatre mois.

« On est passé au travers même si on a dû fermer pendant plusieurs mois. Comme c’est le cas partout, c’est le personnel qui est difficile à trouver maintenant. La clientèle est revenue alors ce n’est pas un problème. Maintenant, le défi est de se monter une nouvelle équipe. Avant la COVID-19, on avait quand même 38 employés. On a des gérants qui sont restés 15 ans et on a une gérante qui est ici bientôt depuis 5 ans. Malheureusement, on a congédié 38 employés et à la réouverture post-pandémique, il nous restait que quatre personnes », explique Mme Boisvert.

« On fait tout pour que nos employés soient bien et on veut toujours offrir le meilleur service possible. On reçoit les gens avec un collier hawaïen. Nos cocktails sont bons et ils sont reconnus. On va revenir à nos 60 cocktails, mais présentement, on doit se monter notre équipe. Nous avons plusieurs autres projets, mais on veut d’abord continuer d’offrir le meilleur service possible. C’est notre préoccupation. On veut bien servir les clients parce qu’ils sont au rendez-vous, mais qu’on n’a pas encore le personnel pour donner le service qu’on souhaite donner. On est quand même très content parce qu’on a une bonne équipe de travaillants. On met l’emphase là-dessus et ensuite, on pourra voir plus grand avec de nouveaux projets », conclut-elle.