Des citoyens fiers de leurs racines

Les appellations Pointe-du-Lac, Cap-de-la-Madeleine et Saint-Louis-de-France sont encore bien présentes dans notre vocabulaire. Bien plus qu’un repère géographique, c’est aussi le signe que vingt ans plus tard, les citoyens ont toujours cette fierté et ce fort sentiment d’appartenance pour leur ancienne ville ou municipalité.

Cette fierté, elle se traduit de différentes manières. Il n’y a qu’à penser, par exemple, aux panneaux routiers sur lesquels on tenait à avoir la mention Pointe-du-Lac.

« De ramener le nom sur les panneaux routiers, ça m’avait été demandé lors de mes campagnes électorales de 2013 et 2017, se rappelle le conseiller municipal du secteur, François Bélisle. On sent que les gens sont beaucoup attachés à leur ancienne municipalité. Ils sont fiers de leurs origines. Il ne faut pas oublier que la municipalité de Pointe-du-Lac aurait bientôt eu 285 ans. Ce n’est pas rien! Il y a un attachement fort qui est resté. »

Avant la fusion, la population de Pointe-du-Lac était environ de 6000 habitants. Ce nombre a doublé depuis. « Le fait que les gens aient gardé leurs racines, je trouve ça bien, affirme M. Bélisle. Ça n’enlève rien au fait qu’on soit une belle grande ville. »

Selon lui, il y a de la place pour une identité propre au sein de cette grande ville. « Et je pense même que c’est important de mettre l’emphase sur cette identité. Un peu comme on dit qu’on habite au Québec au sein du Canada, illustre M. Bélisle. En ce sens, je pense que l’affichage sur les panneaux routiers est une bonne chose. »

Dans le secteur Cap-de-la-Madeleine, on a été témoin dernièrement de l’attachement des citoyens envers l’endroit avec toute la saga de l’aréna Jean-Guy Talbot. « Le sentiment de fierté se traduit de plusieurs façons. On le constate aussi avec tout ce qui entoure le développement du Bas-du-Cap », mentionne le conseiller municipal du district des Estacades, Pierre-Luc Fortin.

« C’est le sentiment d’attachement des gens qui nous a donné l’impulsion de demander quelque chose qui fera la fierté des gens du Cap, renchérit ce dernier. Je pense qu’il faut s’appuyer sur cette fierté pour développer, pour bâtir. Le Bas-du-Cap en est un exemple. Et pour le site d’Aleris, c’est la même chose. On doit innover, se démarquer pour faire de cet endroit quelque chose qui fera la fierté des gens du coin. »

Conseillère municipale dans Saint-Louis-de-France, Geneviève Auclair remarque que le sentiment d’appartenance dans son secteur émane des organismes communautaires et d’entraide ainsi que des associations sportives.

« Elles sont présentes depuis plusieurs années et sont en quelque sorte les gardiennes de cette fierté locale, croit-elle. Pensons au Journal Larochelle, fondé en 1976, et qui est le seul journal officiel de district à Trois-Rivières encore existant. Pensons aussi au Club optimiste, à l’organisme Entraide Saint-Louis-de-France, à l’aide alimentaire, à la friperie du village, à l’association de baseball mineur, etc. »

Revitalisation des noyaux villageois

Malgré les irritants vécus dans le passé au sujet de la fusion, force est de reconnaître que plusieurs projets d’envergure n’auraient pu se réaliser sans cela. Il n’y a qu’à penser aux infrastructures souterraines et celles pour l’eau potable, qui représentent des millions de dollars d’investissement.

La fusion a également permis aux citoyens de bénéficier de nouveaux services, comme celui du transport en commun. Cependant, certains Trifluviens ont l’impression que leur district est délaissé ou loin des priorités de la Ville. À ce propos, dans ses nouveaux règlements d’urbanisme, adoptés en septembre dernier, la Ville de Trois-Rivières a indiqué sa volonté de travailler à la revitalisation des noyaux villageois, dont celui de Saint-Louis-de-France.

« Ce sera une occasion en or de réfléchir à la couleur et à l’identité particulière que l’on veut donner aux noyaux villageois, 20 ans après les fusions », conclut Mme Auclair.