Des chiens sauveteurs dressés à Trois-Rivières

Le Comité de secours internationaux (COSI) France a choisi Trois-Rivières pour y établir une section de COSI au Canada.

Cette collaboration entre le Québec et la France permettra de former des chiens de catastrophe internationale qui seront aptes à agir lors de tragédies naturelles pour trouver des vivants parmi les décombres. COSI s’est déjà déplacé dans des situations de séisme, coulées de boue et cyclone à travers le monde, dont Taïwan, Haïti, l’Iran, le Mexique et Kobe (Japon).

«On a choisi Trois-Rivières parce qu’il y a de la compétence. Par ailleurs, la ville compte plusieurs sites exceptionnels pour former ces chiens. On a découvert un potentiel énorme dans les usines désaffectées de la ville en hiver. Le partenariat qu’on annonce aujourd’hui est important, entre autres parce qu’on pourra former des chiens pendant la saison hivernale, ce qu’on ne peut pas faire partout», explique Louis Coste, président de COSI France.

En plus des chiens, il importe de préparer adéquatement les bénévoles qui prendront part aux missions de secours, car ils seront confrontés à la détresse humaine ainsi qu’à des situations exceptionnelles.

«Par exemple, sur le terrain, on doit pouvoir monter et descendre des chiens sur différentes hauteurs. Un chien seul ne peut pas travailler. Il faut même parfois trois chiens pour détecter une victime», précise M. Coste.

«Il arrive aussi que les chiens se blessent ou se fatiguent, surtout que les pays à risque sont généralement très chauds», ajoute-t-il.

La cellule trifluvienne compte une douzaine de bénévoles et quatre chiens diplômés de COSI. L’organisme prévoit que sept ou huit maîtres-chiens devraient être opérationnels prochainement.

Urgence

Michel Massouty, maintenant président de COSI Canada, avait pris contact avec l’équipe de COSI France en 2010 pour suivre un stage de sauvetage canin et se spécialiser en intervention d’urgence en cas de séisme.

Habitués à faire de la recherche en forêt, les chiens et leurs maîtres ont eu droit à une formation pratique, notamment pour développer une nouvelle méthode de communication et se préparer psychologiquement à intervenir dans un pays en crise.

«Toute catastrophe a une dimension qui nous échappe. Les organismes comme le nôtre apportent une parcelle de solution. COSI existe pour trouver des vivants. C’est pourquoi il y a urgence d’intervenir…parce que les victimes ne restent généralement pas vivantes longtemps…» souligne M. Massouty.

L’argent, le nerf de la guerre

Chaque opération de sauvetage s’avère coûteuse pour l’organisation. Les interventions nécessitent du matériel tels que des bivouacs et des systèmes de filtration d’eau, mais impliquent également des dépenses personnelles pour chaque bénévole: vaccins pour humains et chiens, sac de couchage, nourriture pour le chien, etc.

«Notre ennemi, c’est le poids, car ce qui coûte cher, c’est le transport et il y a des frais supplémentaires à payer pour le matériel. On s’organise pour que ce soit le plus léger possible. Il faut avoir l’équipement nécessaire pour soigner de 2000 à 3000 personnes et ça prend minimum trois chiens. Selon l’éloignement du pays, ça peut coûter de 20 000$ à 50 000$ pour une douzaine de personnes», note M. Coste.

COSI Québec-Canada est d’ailleurs à la recherche de commanditaires qui pourraient contribuer monétairement ou en fournissant du matériel à l’organisme.