Des aliments déshydratés pour bonifier le service en urgence alimentaire

Durant le confinement, la directrice du Bon Citoyen, Nathalie Bruneau, s’est mise à la déshydratation des aliments chez elle. L’organisme continuait de recevoir les demandes d’aide alimentaire. Elle constatait que des gens revenaient chercher des aliments à plusieurs reprises durant la semaine. « J’ai réalisé qu’avec la crise du logement et la hausse de la précarité, pouvoir garder une certaine quantité d’aliments frais dans un petit espace n’était pas nécessairement facile. Ça prend l’équipement pour cuisiner et entreposer les aliments », raconte-t-elle.

C’est de ce constat qu’est née l’idée de lancer un nouveau service en urgence alimentaire: proposer des aliments déshydratés pour s’alimenter.

« C’est emballé sous vide et ça a l’avantage qu’on peut les garder longtemps dans un petit espace. Ça nous permet aussi de sauver les aliments qui pourraient être perdus autrement. Par exemple, lors des récoltes de l’automne, les producteurs font beaucoup de dons de produits, mais on n’a pas nécessairement le temps de tout transformer à temps », indique Mme Bruneau.

Par la déshydratation d’aliments, des portions de repas complets pourront ainsi être remises à des personnes vivant une situation d’urgence alimentaire. En plus de s’adapter aux populations rejointes, ce nouveau service assurera une proximité des lieux de réception des aliments, permettra l’intégration complète des personnes en situation de pauvreté et évitera le gaspillage alimentaire.

Le comité de recette a fait plusieurs tests de déshydratation qui se sont avérés concluants: divers fruits et légumes comme des framboises, des pommes, des tomates et des carottes, mais aussi un pain de viande ou des soupes auxquels il suffit d’ajouter de l’eau chaude pour les réhydrater.

En plus d’assurer la sécurité alimentaire, ce service, qui se réalisera avec la participation de personnes en situation de pauvreté, prévoit notamment le prédémarrage, la promotion, la cuisine et la distribution des aliments déshydratés.

« Ce projet va apaiser de nombreux ménages. Il commence à faire jaser à l’extérieur de la région aussi. Ça permet également de faire de l’éducation autour de ces aliments », souligne Andréanne Cossette, de Moisson Mauricie/Centre-du-Québec.

De nombreux partenaires se sont greffés au projet: Aide chez soi, les Artisans de la Paix, Moisson Mauricie/Centre-du-Québec, La Brouette, Ebyôn, SEMO, CAB du Rivage, la Société St-Vincent-de-Paul, Escouade Itinérance, Carrefour jeunesse emploi, Point de Rue, SIT Mauricie, Ressource Faire, CDC de Trois-Rivières, SANA, Le Havre, le Consortium en développement social de la Mauricie, la Table en sécurité alimentaire, le CIUSSS et Trois-Rivières Récolte.

De son côté, le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap prête un local de cuisine répondant aux normes du MAPAQ pour le projet. On y retrouve notamment deux déshydrateurs. »Nous avons des installations de qualité, mais elles sont sous-utilisées. C’est également dans notre mission d’être présent dans notre milieu », note Daniel McMahon, président du conseil d’administration du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.