Dépistage précoce de la maladie de Parkinson: un professeur de l’UQTR sur une piste prometteuse

Professeur au Département d’anatomie de l’UQTR, Johannes Frasnelli mène des travaux de recherche prometteurs qui pourraient permettre un dépistage précoce de la maladie de Parkinson.

M. Frasnelli s’intéresse à la relation qui existe entre un trouble de l’odorat, un trouble du sommeil et la maladie de Parkinson.

«Ça fait 20 ans que je m’intéresse à l’odorat, indique-t-il. Dans mes études, j’ai été amené à m’intéresser à la maladie de Parkinson. Il faut savoir que ce ne sont pas toutes les personnes atteintes de Parkinson qui ont des tremblements. C’est seulement 75 %. Par contre, 90 % des gens qui ont le Parkinson ont une perte partielle ou totale de l’odorat. La perte de l’odorat arrive 10 à 15 ans avant l’apparition des autres symptômes.»

«On sait également que certaines personnes ayant un trouble du comportement du sommeil paradoxal (TCSP) développeront le Parkinson, ajoute le professeur. Ce trouble se manifeste pendant les rêves. Les personnes qui ont un TCSP vont, par exemple, bouger les jambes si elles rêvent qu’elles courent alors que, normalement, le corps reste immobile quand on rêve.»

«Si on réussit à faire un diagnostic plus tôt, on pourrait trouver des thérapies pour retarder le développement de la maladie.»

M. Frasnelli veut maintenant voir si la combinaison de ces deux éléments – perte de l’odorat et trouble du sommeil – permet de dépister plus rapidement la maladie. Si sa théorie est bonne, les chercheurs et les spécialistes pourraient développer des thérapies pour freiner la progression de la maladie.

840 000 $ sur cinq ans

Pour vérifier son hypothèse, le professeur de l’UQTR travaillera avec des spécialistes du trouble du sommeil. Son projet de recherche fait l’objet d’une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). L’aide s’élève à 840 000 $ sur cinq ans.

«On va voir si la théorie s’applique aux personnes considérées à haut risque de développer la maladie de Parkinson, précise M. Frasnelli. Si c’est le cas, on pourrait détecter la présence de la maladie dix à quinze ans avant l’apparition des premiers tremblements.»

«Présentement, il n’y a pas de thérapie pour cette maladie parce que les neurones sont déjà dégénérés quand arrive le diagnostic. Si on réussit à faire un diagnostic plus tôt, c’est-à-dire quand les neurones n’ont pas encore commencé à dégénérer, on pourrait trouver des thérapies pour retarder le développement de la maladie. En d’autres mots, ça améliorerait la qualité de vie de ces personnes», conclut Johannes Frasnelli.