Déclaration d’urgence climatique: un plan d’action en 2019

TROIS-RIVIÈRES. Les élus de la Ville de Trois-Rivières appuient la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique. En ce sens, la Ville s’engage à mettre sur pied un plan d’action avant le 31 décembre 2019.

La nouvelle a été accueillie par des applaudissements nourris des élèves de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy et citoyens qui assistaient à la séance publique du conseil municipal, mardi soir.

Du coup, la Ville entend aussi à mettre à jour son inventaire des émissions de gaz à effet de serre (GES), qui date de 2008, à participer au développement d’une solution de transport électrique pour les besoins corporatifs d’utilisation des camionnettes légères, ainsi que de favoriser les transports actifs en améliorant, d’ici 2020, le réseau cyclable desservant les lieux qui génèrent le plus de déplacements, tels que le Centre hospitalier, les institutions d’enseignement et le centre-ville.

Des initiatives favorisant le transport en commun et le covoiturage seront mises en place dès juillet 2019.

«Au niveau municipal, on subit déjà des impacts en raison des changements climatiques. Les Travaux publics remarquent qu’il arrive des inondations», intervient Pierre Montreuil, conseiller du district du Carmel.

On parle aussi de chute de verglas de façon démesurée, de cycles de gel et dégel qui font en sorte que les routes se brisent de façon plus soutenue qu’il y a dix ou quinze ans. À cela s’ajoutent l’accroissement de la fréquence et de l’intensité des périodes de chaleur accablante, ainsi que l’intensification des averses.

En 2008, on évaluait que les émissions de gaz à effet de serre reliées au secteur du transport sur le territoire de la ville représentaient 495 813 tonnes.

On ne prévoit aucun coût supplémentaire pour 2019 puisque les coûts relatifs ont été inclus au budget 2019.

C’est le comité de suivi de la politique de développement durable qui sera en charge de rédiger le plan d’action. La Ville invite d’ailleurs les commerces, industries et institutions, de même que l’ensemble des citoyens à jouer un rôle de premier plan dans la réduction des gaz à effet de serre.

Par ailleurs, les élus demandent aux gouvernements du Québec et du Canada de poursuivre la mise en œuvre d’initiatives permettant d’accélérer la réduction des émissions de GES, en incluant la transition énergétique.

15 000 élèves se mobilisent

Éloïse et Benoit ont été chaudement applaudis à la suite de leur allocution.

On se rappellera qu’en septembre, le conseil municipal a été interpellé par le Comité Mobilisation Climat Trois-Rivières afin d’appuyer la Déclaration d’urgence climatique. De leur côté, 15 000 élèves de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, du Séminaire St-Joseph et de l’Institut secondaire Keranna ont déclaré l’état d’urgence climatique au début du mois de décembre.

«Nous voulons que les élus s’engagent dans des actions concrètes, notamment pour la diminution des gaz à effet de serre. Il faut des projets concrets pour réduire l’empreinte écologique de la Ville et réduire les ilots de chaleur, entre autres. On veut voir les commerçants réduire les emballages en plastique. On veut voir la Ville bannir les sacs en plastique. Nous interpellons la population en général à réduire la consommation et à acheter local. Le temps presse pour assurer notre avenir», ont déclaré Éloïse Dubuc et Benoit Boisvert, élèves de secondaire 5 à l’école secondaire des Pionniers, qui ont pris la parole au nom de leurs confrères.

Les élèves présents et les enseignants derrière cette initiative ont reçu les félicitations de la salle et ont été chaudement applaudis, à la fois par les citoyens et par les conseillers municipaux.

«Plusieurs personnes dans la salle, auraient voulu que la Ville de Trois-Rivières aille plus vite et fasse davantage. Nous en prenons bonne note. Soyez assurés que les quelque 1000 employés sont déjà sensibilisés et encouragés à agir. Tout comme la direction de notre fonction publique. (…) Vous êtes inspirants», a lancé M. Montreuil.

Plusieurs citoyens ont en effet mentionné trouver lointaine la date butoir du 31 décembre 2019 pour la mise en place du plan d’action.

«Toutes les actions que vous entreprendrez, allons-y encore plus vite, dans la sagesse, dans l’ambition. Mobilisation Climat Trois-Rivières est là avec vous pour vous appuyer pour nous amener à atteindre cet objectif dans les plus brefs délais. La crise climatique est là. Il nous faut bouger avec intelligence et rapidité», commente Joyce Renaud, une citoyenne de Trois-Rivières.

«Ça va probablement coûter cher, mais il faut bien comprendre que si on ne fait rien maintenant, ça va coûter pas mal plus cher dans cinq, dix ou quinze ans. Il faut considérer ça aussi», témoigne Véronique Houle, impliquée au sein du Comité Mobilisation Climat Trois-Rivières.