Capsules vidéo historiques: les archives judiciaires de Trois-Rivières à l’honneur

Afin de souligner le centenaire des Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) s’est associée à La Fabrique culturelle de Télé-Québec pour mettre en lumière des moments forts et intrigants de l’histoire du Québec. La première capsule s’attarde d’ailleurs sur la saga judiciaire entourant Blanche Méthot qui résidait à Sainte-Anne-de-la-Pérade.

La jeune Blanche hérite en très jeune âge à la suite du décès de son père. Vu son âge, ce sont des adultes de son entourage qui seront responsables de sa personne et de ses biens. Toutefois, comme les femmes n’avaient pas de pouvoir juridique à l’époque, la mère ne peut s’occuper de la gestion de la fortune de 50 000$ dont a hérité Blanche. Au final, cette saga judiciaire aura donné lieu à 38 recours en 24 ans devant la justice civile.

«À travers le dossier judiciaire, on retrouve évidemment les éléments du tribunal, mais aussi de la correspondance entre Blanche et sa mère. Il n’y a pas que des éléments du procès. On y découvre aussi les relations entre les membres de la famille, on voit les conditions des femmes et la vie des citoyens à l’époque», fait remarquer Sophie Morel, archiviste à la BanQ.

Le dossier judiciaire de Blanche Méthot fait partie des très nombreuses archives judiciaires qui se retrouvent aux Archives nationales du Québec à Trois-Rivières. Près de la moitié des documents des Archives nationales du Québec à Trois-Rivières sont des archives judiciaires, les premières datant de l’époque de la Nouvelle France.

«Ce sont quatre siècles d’archives judiciaires de la Mauricie et du Centre-du-Québec que l’on conserve à Trois-Rivières, précise Mme Morel. Ça représente deux kilomètres d’archives si on calcule l’épaisseur des feuilles. Ces archives recoupent à la fois les procès criminels et les poursuites civiles.»

«Dans la mesure où, à d’autres époques, les gens n’étaient pas tous aussi éduqués et n’avaient pas tous accès à du papier et des crayons. Cela fait en sorte que la sphère privée du quotidien était peut-être moins documentée sur papier. Par contre, si on avait à aller au tribunal, tout ce qui se passait était documenté. (…) Il y a aussi des dossiers de divorce, de gens qui font faillite… Quand on se met à les consulter, ces dossiers dressent un intéressant portrait de société à une époque donnée», ajoute-t-elle.

Si les documents des Archives nationales du Québec à Trois-Rivières sont consultés par des historiens et des chercheurs, ils sont aussi accessibles à tous ceux qui sont simplement curieux d’y jeter un coup d’œil.

Sophie Morel remarque notamment des généalogistes qui souhaitent en apprendre plus sur certains ancêtres pour documenter leur vie. Les archives judiciaires sont également consultées par les médias qui préparent une émission télévisée, les maisons d’édition, des gens qui enregistrent des balados sur des dossiers judiciaires.

Les bureaux des Archives nationales du Québec à Trois-Rivières sont ouverts à l’ensemble de la population. En raison de la pandémie, les locaux sont ouverts sur rendez-vous.

On peut visionner les capsules de la série «Cette histoire nous mènera loin» sur lafabriqueculturelle.tv et sur archives100ans.banq.qc.ca. Les vidéos qui transporteront aussi les spectateurs à Sherbrooke, Saguenay, Gatineau, Sept-Îles, Rouyn-Noranda, Gaspé, Rimouski, Québec et Montréal, seront dévoilés jusqu’en juin.

Des historiens de Trois-Rivières mis à contribution

Des historiens de Trois-Rivières ont été mis à contribution dans le cadre de la série «Cette histoire nous mènera loin». C’est d’ailleurs l’historien Thierry Nootens, professeur d’histoire au Département des sciences humaines de l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui fait découvrir des éléments en lien avec l’histoire de Blanche Méthot. Par ailleurs, l’historien trifluvien Louis-Étienne Villeneuve, pour sa part, met son expertise à contribution dans la capsule vidéo «Barbes, moustaches… et identité sociale», déjà disponible sur le site de la Fabrique culturelle et de la BAnQ.