Aider les jeunes judiciarisés à réintégrer la société

RECHERCHES. Professeure au Département de psychoéducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Natacha Brunelle a obtenu une subvention frôlant les 2,5 millions de dollars. Cette somme sert à réaliser des recherches pour aider les jeunes judiciarisés à réintégrer la société.

Les travaux s’échelonneront sur sept ans. Ils seront menés par quatorze chercheurs de cinq universités en collaboration avec vingt-deux organisations oeuvrant en dépendance, délinquance, santé mentale, hébergement et employabilité. Le tout se déroulera dans trois régions, soit Mauricie/Centre-du-Québec, Montréal et Québec.

À Trois-Rivières, Mme Brunelle travaillera avec quatre collègues de l’UQTR : Chantal Plourde, Julie Marcotte, Sylvie Hamel et Michael Cantinotti. Les cinq chercheurs pourront compter sur l’aide du CIUSSS MCQ, de la Maison Carignan, de la Maison Radisson, du Pavillon de l’Assuétude et d’Équijustice Trois-Rivières.

«On commence par aller à la rencontre de jeunes judiciarisés de 16 à 35 ans pour récolter leurs témoignages, indique Natacha Brunelle. On veut aussi obtenir leur opinion par rapport à leur trajectoire dans l’ensemble des services auxquels ils ont eu accès. Ça va nous aider à identifier les obstacles et voir comment on peut favoriser une meilleure intégration dans la communauté.»

L’objectif est de rencontrer 160 jeunes judiciarisés pour l’ensemble des trois régions concernées. «Dans un deuxième temps, on va s’adresser à des prestataires de services, des gestionnaires et des intervenants pour qu’ils nous pointent les défis qu’ils ont à travailler avec cette clientèle, ajoute Mme Brunelle. On veut documenter davantage la collaboration qu’il y a entre les organismes qui offrent des services complémentaires.»

Avec les données recueillies, les chercheurs définiront des stratégies à mettre en place. Celles-ci feront l’objet d’un projet-pilote qui sera implanté dans chacun des trois régions. «Les jeunes judiciarisés ont de multiples problématiques qui ne peuvent pas être résolues par un seul prestataire de services», croit Mme Brunelle.

«Au lieu de travailler en silo, on veut faire en sorte d’encourager les gens à travailler ensemble, précise cette dernière. Idéalement, une personne pourra recevoir plusieurs services en cognant à une seule porte.» À terme, la chercheuse aimerait contribuer à réduire le nombre de récidives et favoriser la réinsertion sociocommunautaire de ces jeunes.

5,5 M$ à 25 chercheurs

Natacha Brunelle fait partie des 25 professeurs en sciences humaines et sociales de l’UQTR qui ont obtenu ensemble un montant total de 5,5 millions de dollars du Conseil de recherches en sciences humaines pour soutenir leurs travaux et développer de nouveaux projets.