Accessibilité : des formations aux employés municipaux

Spécialiste en ce qui concerne la question de l’accessibilité, l’organisme BAIL-Mauricie travaille en collaboration avec la Ville de Trois-Rivières depuis plusieurs années. Dernièrement, des formations ont été offertes à des travailleurs et intervenants municipaux afin de les sensibiliser à la réalité des personnes à mobilité réduite. Ultimement, les informations reçues serviront à apporter des améliorations dans les services et endroits publics.

« Trois-Rivières n’est pas accessible à 100 %, mais avec le plan d’action que la Ville s’est donné et pour lequel on a contribué, il y a de grosses améliorations qui seront faites », soutient Judith Bastien de BAIL-Mauricie.

De son côté, l’organisme mise sur la sensibilisation. « On pense que les changements, ça passe par l’éducation et la sensibilisation. Plus il y a de gens qui comprendront notre réalité, plus ce sera naturel pour eux de prendre en considération de petits détails dans le cadre de leur travail, quand vient le temps de construire des choses ou de les améliorer », explique Mme Bastien.

C’est dans cette optique que l’organisme a offert des formations aux employés municipaux. « On leur a parlé de l’accessibilité aux parcs et jeux d’eau, des trottoirs et tout ce qui concerne la communication pour bien informer cette clientèle, énumère Mme Bastien. On a aussi offert une formation pour les gens à l’accueil dans les lieux publics comme les musées. »

De plus en plus, cette dernière remarque que les efforts déployés portent fruit. « Il y a même des entrepreneurs qui font appel à nous lorsqu’ils font des travaux pour tester l’accessibilité des lieux. C’est le cas notamment de l’Hôtel Oui GO!, situé au centre-ville de Trois-Rivières », indique Mme Bastien. 

Le constat est le même pour son collègue François Dubois. Lui qui se déplace également en fauteuil roulant est d’avis que la ville est somme toute assez accessible. « On a encore du chemin à faire, mais quand on se compare aux autres villes du Québec, on a beaucoup d’endroits accessibles, dit-il. Parmi les choses qu’il reste à améliorer, il y a l’accessibilité à tous les parcs de la ville et de rendre les coins de trottoirs accessibles, de les faire plats plutôt qu’ils soient surélevés. »

Bien sûr, l’hiver, c’est toujours plus difficile pour une personne à mobilité réduite, ne serait-ce qu’en raison du déneigement. Et avec la pandémie, cette difficulté est augmentée d’un cran.

« Quand les activités intérieures ne sont pas permises et que les parcs ne sont pas accessibles, c’est moins facile de se trouver des activités et des sorties », fait remarquer M. Dubois. 

Évaluation des bâtiments publics

Prochainement, un membre de l’équipe de BAIL-Mauricie fera le tour de l’ensemble des centres communautaires et bâtiments publics afin d’en tester l’accessibilité et, au besoin, émettre des recommandations.

« On sait que les vieux bâtiments sont plus difficiles à adapter que les nouveaux, mais reste qu’on peut toujours trouver des solutions, croit Mme Bastien. D’ailleurs, dernièrement, on a soulevé un problème rencontré dans le nouveau Colisée en lien avec un bouton pour une porte automatique qui est placé beaucoup trop loin. On l’a dit aux gens de la Ville et j’ai reçu un courriel récemment pour me dire que des corrections seront apportées. »

« Ils ont toujours été à l’écoute de nos besoins. On a une très belle collaboration avec la Ville de Trois-Rivières depuis plusieurs années et on commence aussi depuis 3-4 ans à travailler avec la Ville de Shawinigan », renchérit-elle.

Des commerçants emboîtent le pas

Par ailleurs, l’organisme BAIL-Mauricie a développé dans la dernière année une accréditation facilitant les déplacements des personnes à mobilité réduite dans la région. Ainsi, la Passe Bail certifie que l’établissement répond à certains critères d’accessibilité. À Trois-Rivières, ce sont près de 1000 commerces qui ont reçu l’accréditation.

Pour obtenir la Passe Bail, il faut respecter les critères que voici : un parcours sans obstacle pour accéder au commerce (trottoir, stationnement, etc.), avoir une porte d’entrée d’une largeur minimale de 32 pouces, avoir une rampe d’accès pas trop abrupte et avoir un stationnement réservé bien identifié à proximité. De plus, lorsque cela s’applique, il faut avoir une salle de bain et une salle d’essayage adaptées ainsi qu’un ascenseur.