Habiter dans un conteneur: mode d’emploi
Transformer des conteneurs maritimes de seconde main en des mini-maisons tout équipées: voilà l’ingénieuse idée que le Groupe Vert Foncé tente d’introduire au Québec.
On retrouve déjà quelques modèles de maison-conteneur sur le marché, mais celui de l’entreprise trifluvienne se distingue par son ilot central contenant des espaces de rangement, un comptoir pour faire la popote et manger, un lavabo, une cuisinière, un réfrigérateur, une toilette et une douche.
«Les murs et le cabinet central sont blancs pour accentuer l’effet d’espace», explique Michel Lucier, l’un des trois propriétaires de l’entreprise avec son frère Daniel et Denis Letendre.
Avec chacun un matelas de bateau pliable, les deux aires de repos aux extrémités peuvent servir de salon ou de salles à coucher. Les portes-patio à l’avant et à l’arrière permettent à la lumière d’entrer pleinement à l’intérieur du conteneur. Chacune de ces ouvertures donne accès à un petit patio fabriqué en matériaux composites.
D’une dimension de 40 pieds de longueur par 8 pieds de largeur et 9 pieds de hauteur, les mini-refuges du Groupe Vert Foncé sont isolés par l’extérieur en respectant les nouvelles normes du code du bâtiment.
«À l’intérieur, nous avons conservé les parois côtelées parce qu’on veut justement garder l’idée que nous habitons un conteneur», précise Michel Lucier.
Avec des choix de couleurs (jaune, vert, rouge et blanc), le revêtement extérieur est fait de panneaux de résine phénolique importés d’Angleterre. «C’est à l’épreuve des rayons ultraviolets et antigraffitis, c’est-à-dire facilement nettoyable avec un nettoyeur à pression», poursuit l’entrepreneur.
La livraison comprise, il en coûte 125 000$ pour s’offrir ce mini-chalet qui arrive entièrement équipé (literie, matelas, vaisselle, appareils électroménagers Bosch et un système de contrôle de l’éclairage à distance haut de gamme). L’entreprise offre aussi un modèle de base à 80 000$ qui comprend uniquement la finition extérieure, l’isolation quatre saisons et une finition sommaire à l’intérieure.
«Le client a la responsabilité de préparer une fondation comprenant un espace sanitaire pour recevoir les réseaux d’aqueduc, d’égout et d’électricité», souligne M. Lucier.
Règlementation municipale
À Trois-Rivières, Groupe Vert Foncé, qui œuvre dans un espace industriel situé sur la rue Charbonneau, confie la majorité de ses travaux à des sous-traitants locaux. Mais encore plus difficile que de percer l’acier des conteneurs, c’est de changer les mentalités des élus municipaux qui préoccupent les promoteurs.
«Même si nos produits sont d’une qualité supérieure, les municipalités ont bien de la difficulté avec l’idée d’un conteneur sur un terrain. Aussi, elles exigent généralement que les maisons aient un minimum de 500 à 600 pieds carrés au sol alors que nos mini-chalets en ont 370. Ça prend donc des dérogations et le monsieur Tout-le-Monde n’est pas toujours intéressé à investir du temps et de l’énergie là-dedans», termine Michel Lucier.