Un gant pour prévenir le syndrome du canal carpien
SCIENCES. Dans le cadre du concours Expo-sciences, deux étudiantes au Collège Laflèche ont conçu un prototype pour prévenir le syndrome du canal carpien. Il s’agit d’un gant souple muni d’un capteur capable de détecter les bonnes et les mauvaises positions du poignet d’une personne travaillant à un bureau.
Le syndrome du canal carpien se manifeste par des engourdissements et des fourmillements dans les doigts, de même que par la perte de force musculaire dans le poignet et la main touchés.
L’étudiante Catherine Gélinas s’intéresse à l’ergothérapie. Connaissant quelqu’un dans son entourage qui souffre du syndrome du canal carpien, elle a tenté de trouver une solution pour prévenir ce problème. Pour ce faire, elle a uni ses forces à celles d’Alix Dubeau.
«Les personnes qui travaillent souvent à l’ordinateur adoptent de mauvaises positions. Des études démontrent qu’une personne qui travaille à son bureau 20 heures par semaine souffre du syndrome du canal carpien et d’autres problèmes musculo-squelettiques, surtout quand l’angle du poignet dépasse 30 degrés, autant vers le haut que vers le bas», indique Catherine.
C’est pourquoi le prototype qu’elles ont conçu indique à l’utilisateur si la position de son poignet est bonne. Le capteur situé sur le gant récolte des données qui sont traduites à l’utilisateur sous forme de graphique via une application que les étudiantes ont développée. Le graphique évolue en temps réel. Si la position du poignet change, le graphique change aussi, passant d’une ligne verte horizontale continue (position correcte) à une ligne inclinée rouge (position incorrecte).
«Le capteur est muni d’une résistance interne, explique Alix. En électricité, quand on fait varier la valeur de la résistance, c’est une valeur de tension en volt qui va être envoyée au micro-contrôleur. Et c’est avec ça qu’on est capable de distinguer les angles.»
Plus encore, si une mauvaise posture est détectée, une notification est envoyée à l’utilisateur indiquant à celui-ci d’adopter une position différente. «À ma connaissance, il n’existe rien sur le marché de ce genre-là, mentionne Catherine Gélinas. Ce qui existe, ce sont des attelles, mais elles sont rigides. Elles empêchent carrément tous les mouvements. Ce n’est pas ce qu’on voulait. On voulait un tissu souple pour que la personne puisse bouger librement et ajuster sa position en cas de besoin.»
Un outil destiné aux professionnels
Le gant d’Alix et de Catherine pourrait être utilisé par des ergothérapeutes. Ceux-ci pourraient s’en servir pour tester différents claviers et souris d’ordinateur afin de voir s’ils sont adaptés à la personne qui s’en sert.
«Notre prototype ne peut pas régler un problème déjà bien installé. C’est un outil de prévention», précise Alix. Il s’adresse plutôt aux personnes qui ne souffrent pas du syndrome du canal carpien ou qui commencent à en souffrir. Le but est d’aider ces personnes à prendre conscience de leurs mauvaises positions dans le but qu’elles ne développent pas le syndrome.
Finale québécoise de la Super Expo-sciences
Catherine Gélinas et Alix Dubeau présentent leur projet lors de la finale québécoise de la Super Expo-sciences, qui se tient à l’Espace Shawinigan jusqu’au 22 avril. Elles font partie des 176 participants issus des quatre coins du Québec. Sept projets d’étudiants de Trois-Rivières rayonnent lors de cet événement.