La coccinelle qui avait la varicelle

Deux mots entendus au hasard de conversations dont elle n’a entendu que des bribes: coccinelle et varicelle. Il n’en fallait pas plus pour que l’imagination d’Emmanuelle Daigle se mette en marche. Qu’arriverait-il s’il fallait qu’une coccinelle attrape la varicelle?

L’histoire du livre jeunesse La coccinelle qui avait la varicelle a alors commencé à germer. Tranquillement. C’est plusieurs années après cette première étincelle que la Trifluvienne a décidé d’écrire le tout.

«Nous, quand on a la varicelle, on a des picots, mais la coccinelle, vu qu’elle a déjà des picots, elle les perd. Évidemment, elle n’aime pas ça. Lorsque la petite coccinelle se réveille un matin sans ses picots, elle est triste. Elle ne veut pas que les autres rient d’elle», raconte Emmanuelle Daigle.

Et la petite coccinelle cherche par tous les moyens à retrouver ses picots. Elle va jusqu’à s’en peindre sur le dos! Sa journée de varicelle est ponctuée de petites aventures.

«Au final, elle se rend compte que ce n’est peut-être pas aussi important qu’elle le pensait. C’est une histoire d’acceptation de soi et de la différence. Je pense que c’est un thème universel, poursuit-elle. Ça dit aux enfants d’être eux-mêmes. Même si elle perd ses picots en raison de la varicelle, sa famille et ses amies l’aiment quand même. C’est tellement facile de se comparer dans la vie. C’est bon d’avoir des bases solides, d’avoir confiance en soi.»

Le livre est principalement destiné aux enfants âgés de cinq à huit ans, notamment en raison du vocabulaire plus recherché. D’ailleurs, l’œil avisé remarquera les nombreuses rimes de page en page.

Image tirée de l’album jeunesse «La coccinelle qui avait la varicelle».

L’auteure a fait appel à l’une de ses amies pour créer le personnage de la petite coccinelle. Elles l’ont développée ensemble en noir et blanc. «Son style de dessin me parlait beaucoup. Toutefois, elle dessine seulement en noir et blanc. Je voulais que les images soient en couleur. J’ai alors fait beaucoup de recherches pour dénicher un illustrateur qui accepterait d’en faire la coloration», explique-t-elle.

La démarche a été plus ardue que prévu. C’est que de nombreux illustrateurs étaient soit trop chers pour son budget ou refusaient de faire la couleur sur les dessins d’une autre personne. Finalement, c’est par l’intermédiaire des réseaux sociaux qu’elle a fait la découverte d’Olga Utkina, une illustratrice russe.

«Je l’ai trouvée par le biais d’Instagram. J’aime son travail avec les couleurs, le dégradé qu’elle intègre à ses images. Ça se marie très bien avec les dessins originaux. On a fait affaire par Internet durant tout le processus.»

Publié à compte d’auteure, ce livre jeunesse a représenté un véritable cours d’édition 101 pour Emmanuelle Daigle. Elle a également mené une campagne de sociofinancement au printemps dernier.

«Je ne voulais pas perdre de l’argent dans cette aventure. J’ai pu amasser plus de 3000$ avec le sociofinancement. Ç’a permis d’imprimer des copies du livre», précise l’auteure.

Trois versions sont disponibles: en français, en anglais et à colorier avec les dessins en noir et blanc.

Des exemplaires de La coccinelle qui avait la varicelle sont en vente à la librairie Poirier. On peut aussi s’en procurer sur la page Facebook de la Vitrine familiale, ainsi qu’en ligne sur Etsy. Le livre devrait aussi bientôt être disponible à la bibliothèque de Trois-Rivières.