Changer le monde, un produit équitable à la fois

En 2014, Trois-Rivières devenait la cinquième ville du Québec à obtenir la certification de Ville équitable.  Presque cinq ans plus tard, l’offre de produits équitables a bondi à travers la ville.

C’est le Comité jeunesse du Comité de solidarité/Trois-Rivières qui est derrière cette initiative. Ce comité est la cellule plus militante de l’organisme. Il s’agit de jeunes âgés entre 16 et 35 ans qui veulent s’impliquer et poser des actions concrètes pour faire une différence, que ce soit sur le plan environnemental ou concernant de grandes inégalités.

«On laisse beaucoup place à l’actualité pour nos activités de sensibilisation, mais le commerce équitable est le thème dont on parle le plus. Le Comité jeunesse s’est engagé à faire la promotion du commerce équitable. Par exemple, on effectue la mise à jour de la liste identifiant les lieux où l’on peut trouver et se procurer des produits équitables. Parfois, on peut être surpris de savoir qu’il y en a plus qu’on pense à l’épicerie», explique Annabelle Caron, agente de développement à l’éducation et la mobilisation du public au Comité de solidarité/Trois-Rivières.

Les produits équitables disponibles ne se limitent plus qu’au café et au thé comme ce fut déjà le cas. On remarque une augmentation constante de la liste et de sa diversité: fleurs, fruits (bananes et avocats, notamment), épices, tahini, cacao, vêtements, etc. La liste complète est disponible sur le site Internet du Comité de solidarité.

«Les produits équitables sont souvent stigmatisés. On dit que c’est cher et peu accessible. Pourtant, c’est de plus en plus facile pour les gens ayant un plus faible revenu de s’en procurer. On n’en trouve pas que dans des lieux spécialisés. Il y en a également au Super C, au Maxi et au Costco», soutient Mme Caron.

«Le commerce équitable est un mouvement qui a des impacts directs dans les pays en développement, rappelle-t-elle. Par exemple, chaque banane équitable achetée fait boule de neige et envoie un message à plusieurs strates de pouvoir dans ces pays.»

L’organisation tiendra d’ailleurs la troisième édition de sa Vente trottoir équitable en mai prochain au centre-ville, dans le cadre du mois du commerce équitable. Plusieurs partenaires et commerçants seront au rendez-vous.

«Pour 2019, on essaie de rendre l’événement plus gros et plus festifs, entre autres en impliquant plus d’acteurs de la ville. Ce sera festif, mais aussi éducatif. L’important, c’est de rassembler le plus de gens possible», note Annabelle Caron.

La désignation de Ville équitable permet aussi d’encourager l’économie, l’agriculture et les commerces qui favorisent l’achat local, responsable, écologique et équitable à travers Trois-Rivières .

Des lieux de travail équitables

Le Comité jeunesse entend aussi poursuivre la promotion des désignations équitables, notamment pour les milieux de travail. N’importe quelle entreprise ou institution peut se faire certifier à titre de lieu de travail ou d’enseignement équitable.

Le Comité jeunesse accompagne les entreprises intéressées. En 2018, on a certifié cinq nouveaux lieux de travail équitables.

«Ce n’est pas compliqué. Il y a trois critères à respecter: avoir trois produits équitables dans la salle des employés (thé, café, sucre, etc.), former un petit comité pour s’assurer de la pérennité de la disponibilité de ces produits et installer des affiches pour faire de la sensibilisation sur le commerce équitable. C’est très simple et c’est un pas de plus pour parler du commerce équitable», indique Mme Caron.

Le Comité travaille aussi sur la deuxième édition du Rendez-vous du cinéma du monde, qui aura lieu en février, la première édition ayant connu un beau succès.