Réouverture du sentier de motoneige dans Saint-Louis-de-France : une entente fragile

TROIS-RIVIÈRES. Fermé pendant plus de 10 ans, le sentier de motoneige reliant Saint-Louis-de-France à Notre-Dame-du-Mont-Carmel est maintenant rouvert. Quelque 15 000 $ ont été investis et de dévoués bénévoles ont travaillé d’arrache-pied pour obtenir les droits de passage nécessaire à la pratique du sport. Cette entente avec les propriétaires demeure toutefois fragile.  

Des écarts de conduite répétés de la part des motoneigistes avaient poussé les résidents du secteur à interdire le passage du sentier sur leurs propriétés. Depuis, tous les ans, des bénévoles avaient tenté de recoller les pots cassés. Leurs actions avaient été vaines… jusqu’à l’an dernier.

«Chaque année, on essayait de trouver une alternative, une autre place où passer, mais ça ne fonctionnait jamais. Ça faisait beaucoup de monde à convaincre et il y a en avait toujours qui ne voulaient pas qu’on passe sur leur propriété», mentionne le président du Club de motoneige du comté de Champlain, Normand Drolet.

Grâce à l’implication de bénévoles, le sentier a pu être rouvert la saison dernière. Et comme il n’y a pas eu de débordements, les motoneigistes peuvent encore l’emprunter cet hiver. «Nos bénévoles ont travaillé extrêmement fort pour obtenir les droits de passage, souligne M. Drolet. Ils ont pris les bouchées doubles il y a trois ans et ils ont finalement réussi.»

Le trajet qui relie le secteur Saint-Louis-de-France à la municipalité de Notre-Dame-du-Mont-Carmel s’étend sur une douzaine de kilomètres. Et contrairement à tous les autres sentiers du Club, celui-ci est fermé entre 23h et 7h. Seuls les patrouilleurs et la surfaceuse ont le droit d’y circuler la nuit.

«On essaie d’éviter au maximum les désagréments que ça pourrait causer aux propriétaires qui acceptent qu’on passe chez eux, indique M. Drolet. Le sentier a été fermé trop longtemps et on a tellement investi d’argent et d’efforts pour le rouvrir. On tient vraiment à ce qu’il reste ouvert.»

La guerre aux tuyaux d’échappement modifiés

Cette année, les patrouilleurs du Club, ceux de la Sûreté du Québec (SQ) et les policiers de la Ville de Trois-Rivières s’attaqueront au problème des tuyaux d’échappement modifiés.

«Il y a quelques années, le gros problème était que les motoneigistes sortaient des sentiers la nuit pour faire des beignes dans la neige. Maintenant, notre gros problème pour garder nos droits de passage, c’est le bruit que font ces tuyaux modifiés et non règlementaires», explique le président du Club de motoneige du comté de Champlain.

Les contrevenants s’exposent à des amendes et des points d’inaptitudes. Dans certains cas, la facture dépasse les mille dollars, en plus du fait que la motoneige est saisie sur place, remorquée et envoyée à la fourrière.

«C’est maintenant rendu facile de savoir si les tuyaux sont règlementaires ou non, précise Normand Drolet. On retrouve maintenant une inscription sur les tuyaux qui confirme qu’ils sont aux normes. C’est rapide et simple à constater contrairement à avant alors qu’il fallait que le patrouilleur prouve que les tuyaux avaient été modifiés.»

Le Club compte une douzaine de patrouilleurs bénévoles qui, tout comme ceux de la SQ, peuvent remettre des contraventions. Au total, ils couvrent une distance de 243 kilomètres. La très grande majorité des sentiers se retrouvent dans la MRC des Chenaux.

3 G$

Au Québec, l’industrie de la motoneige représente des retombées économiques de l’ordre de 3 milliards de dollars annuellement.

Le Club en chiffres

Le Club de motoneige du comté de Champlain a été fondé en 1972 et compte maintenant plus de 1 000 membres. Normand Drolet en est le président depuis 2008. Il a à ses côtés une quarantaine de bénévoles.

Le saviez-vous?

Les nouveaux sentiers de motoneige doivent être tracés à une distance d’au moins 100 mètres des résidences. Pour les sentiers déjà existants, comme celui de Saint-Louis-de-France, la distance est de 30 mètres.