La Légion royale à la recherche de vétérans

TROIS-RIVIÈRES. La Légion royale canadienne de Trois-Rivières – Filiale 35 s’est donné pour mission de retrouver des anciens combattants ou encore des proches qui seraient dans le besoin. Et pour ce faire, Louise Gosselin a eu une idée: un coquelicot et un dépliant expliquant les services offerts par l’Officier d’entraide de la Légion seront livrés avec chaque repas chaud de la popote roulante, offerte par le Centre d’action bénévole (CAB) Laviolette.

 «Nous avons préparé un dépliant pour rejoindre les personnes qui vivent de l’isolement, qui vivent à mobilité réduite ou qui ont des difficultés à se déplacer. J’ai un passé en intervention sociale et je connais bien les organismes locaux, confie-t-elle. En réfléchissant à la façon dont je voulais rejoindre ces gens-là, j’ai eu cette idée. Je savais que le CAB a directement accès aux personnes et Louise B. Germain, la directrice générale du CAB Laviolette, a accepté tout de suite.»

La Légion royale canadienne offre plusieurs services, comme l’aide financière pour prothèses auditives, fournitures médicales et services de santé, le soutien à la mobilité et le service d’adaptation du domicile, l’entretien résidentiel, les repas à domicile ou encore les services pour les vétérans en soins de longue durée. L’organisme agit comme lien entre la personne et le ministère des Anciens Combattants Canada.

Pas moins de 160 repas seront livrés du 5 au 7 novembre. Rappelons également que tous les membres du conseil d’administration de la Légion y travaillent de façon bénévole.

«Louise a eu l’idée d’aller vers le CAB Laviolette et, qui sait, ça rejoindra peut-être des vétérans qui sont isolés ou qui ont besoin d’aide ou encore des membres de leur famille dans le besoin? On veut aller les retrouver», explique Jacques Pellan, président du conseil d’administration de la filiale trifluvienne de la Légion.

L’an passé, la Légion royale canadienne à Trois-Rivières a redonné 21 000$ aux vétérans, ainsi qu’aux organismes qui viennent en aide aux vétérans.

Au printemps 2018, la Légion 35 a rencontré trois chefs de programmes du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, soit la direction du Programme santé mentale adulte et dépendance, la direction du Programme de soutien à l’autonomie de la personne âgée (volet psychosocial et liaison gériatrique) et Info-Social 811, afin de les inciter à repérer les vétérans.

Et ce n’est pas facile pour un combattant de demander de l’aide.

«Souvent, on n’a pas le choix d’aller les chercher, explique M. Pellan. Il faut d’abord que le soldat admette qu’il a besoin d’aide. Imaginez lorsqu’il a un formulaire à envoyer au ministère des Anciens Combattants Canada, en quatre copies! C’est une montagne pour eux, alors nous sommes là pour apporter du soutien.»

«La région de Trois-Rivières a fourni beaucoup de militaires au fil du temps. L’armée exige beaucoup. Ils prennent le citron et ils vont le presser au maximum. Plusieurs gens en sortent et auront des répercussions 10 ou 15 ans plus tard. Même si on en retrouve un seul vétéran, cette initiative-là aura été payante. Il est important de dire que les personnes n’ont pas besoin d’être membres de la Légion pour qu’on les aide.»

Outre des vétérans, la Légion souhaite retracer les veufs/veuves, conjoint/conjointe, enfants ou personne à charge de vétérans. Tout militaire actuel est également accessible aux services.

 Future Officier d’entraide

Mme Gosselin agit présentement à titre d’adjointe à l’Officier d’entraide et elle devrait hériter du poste d’Officier d’entraide le mois prochain.

«J’ai toujours voulu redonner au suivant. Le projet de créer des liens avec le CIUSSS et tous les départements vient de mon expérience. Lorsque j’étais intervenante sociale à l’hôpital, il y avait un monsieur qui était en fin de vie et qui faisait du mutisme. On devait remplir un formulaire et il ne voulait pas me parler. J’ai appelé sa fille et elle m’a dit qu’il avait été membre de la Légion pendant longtemps et qu’il aimait les avions», souligne Mme Gosselin.

«Je suis retournée à ses côtés et je lui ai dit: «Comme ça, vous êtes un légionnaire? Moi aussi j’en suis une». Ces yeux se sont ouverts et il s’est confié à moi comme un livre ouvert. J’ai retrouvé ses anciens amis de la Légion et il a eu droit à une cérémonie funéraire de la Légion. Si je n’avais pas été là, ce monsieur-là serait mort dans l’anonymat. Je me suis dit qu’une telle chose ne devrait plus se produire», conclut-elle.

Jour du Souvenir

Comme le veut la tradition, une cérémonie se déroulera le 11 novembre à 11h au Cénotaphe de Trois-Rivières, près de la place Pierre-Boucher au centre-ville, à l’occasion du Jour du Souvenir. D’ici là, il est possible de se procurer un coquelicot dans la plupart des magasins grande surface de Trois-Rivières en échange d’une contribution volontaire. C’est Gaétan Boivin, président-directeur général du Port de Trois-Rivières, qui agit à titre de président d’honneur de la Campagne du Coquelicot.

Cette année, on souligne les 100 ans de l’Armistice. Des villes à travers le pays feront résonner 100 coups de cloche à cette occasion.