Toupin-Houle condamné pour le meurtre d’une jeune maman

JUSTICE. Il n’y aura pas de procès. La famille de la victime n’aura pas à revivre ce cauchemar. Jean-François Toupin-Houle, responsable de la mort tragique de Judith Élémond Plante, a reconnu sa culpabilité, mardi, au palais de justice de Victoriaville.

Toupin-Houle, âgé de 25 ans, a plaidé coupable à l’accusation de meurtre au second degré. Au départ, il faisait face à l’accusation la plus grave du Code criminel, celle de meurtre au premier degré.

Mais des discussions entre l’avocat de l’accusé, Me Matthieu Poliquin, et le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Jean-Philippe Garneau, avaient mené à la modification du chef d’accusation, ce qui avait permis d’éviter une enquête préliminaire d’une durée prévue de huit jours. Mardi, l’accusé a enregistré son plaidoyer devant le juge Louis Dionne de la Cour supérieure du Québec.

Pour le ministère public, c’est Me Benoît Larouche qui a pris la parole, mardi, avec, à ses côtés, Me Garneau. Le procureur de la poursuite a d’abord exposé les faits. Tôt le 27 juillet 2016, les policiers de la Sûreté du Québec du poste de la MRC d’Arthabaska avaient été appelés pour une vérification dans un logement de la rue de l’Aqueduc à Victoriaville.

Ils y ont découvert la jeune mère de 22 ans grièvement blessée. Son décès a été constaté un peu plus tard à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. La victime avait reçu des coups de couteau. Jean-François Toupin-Houle n’a pas perdu de temps puisqu’il s’est lui-même livré tôt le matin au poste de police de la Direction de la police de Trois-Rivières.

Il a été longuement interrogé pendant près d’une douzaine d’heures. Le meurtrier a livré des propos très incriminants.

«La preuve était béton», a confié Me Jean-Philippe Garneau. Or, le long interrogatoire, de même que certains pépins techniques, comme la difficulté de trouver un juge, ont fait en sorte que Jean-François Toupin-Houle n’a pu, comme le prescrit la loi, comparaître dans un délai de 24 heures.

D’ailleurs, en défense, Me Poliquin, assisté de Me Jean-Riel Naud, avait présenté une requête en arrêt des procédures puisque son client n’avait pas comparu dans le délai prévu. «Mais le juge n’aurait jamais, selon lui, accordé une telle requête compte tenu de la nature de ce dossier et de la preuve accablante», a indiqué Me Jean-Philippe Garneau.

Mais les parties ont convenu que la période d’admissibilité à une libération conditionnelle pouvait être réduite. Le juge Louis Dionne a qualifié de raisonnable une période de 11 ans. Jean-François Toupin-Houle ne pourra donc adresser une demande de libération conditionnelle avant d’avoir purgé 10 ans et demi de détention.

Soulagement

Plusieurs proches de Judith Élémond Plante ont assisté, mardi, à la longue audience qui a débuté vers 9 h 30 pour prendre fin vers 18 h 30.

«Cinq proches se sont fait entendre, trois de vive voix et deux autres par le biais de lettres lues par Me Larouche. C’était très émotif», a souligné Me Garneau.

Selon lui, les membres de la famille se disent satisfaits du dénouement, soulagés aussi d’éviter un procès et de pouvoir, en quelque sorte, tourner la page sur ce drame horrible. À la toute fin aussi, Jean-François Toupin-Houle a brièvement pris la parole pour présenter ses excuses.