Infinition à la conquête du monde

ÉCONOMIE. L’ingénieur Guy Desbiens travaille à l’entreprise trifluvienne Infinition depuis 2008. Quand les propriétaires fondateurs ont annoncé leur intention de passer le flambeau, il a sauté sur l’occasion pour se porter acquéreur de l’entreprise et la conserver à Trois-Rivières.

«J’ai toujours eu comme projet de devenir entrepreneur. Ça s’est finalement concrétisé ici. On fait des affaires partout sur la planète. Les propriétaires souhaitaient garder l’entreprise à Trois-Rivières. J’ai sauté sur l’occasion», raconte Guy Desbiens, qui travaille chez Infinition depuis 2008.

«Au cours des quatre dernières années, on a commencé à transférer les contacts, prendre plus de responsabilités et plus de tâches. On a transféré tout ce qu’il fallait progressivement. Ça s’est fait de façon fluide. On ne pouvait pas faire ça rapidement en six ou huit mois. Il fallait prendre le temps de bien faire les choses. Il y avait beaucoup de détails à voir, comme on travaille autant à l’international que localement. On a des clients comme l’armée américaine. Ça prend de l’expérience et de bons contacts pour que tout fonctionne», relate-t-il.

La transaction permet, du même coup, de consolider une dizaine d’emplois.

Cet investissement de l’ordre de 500 000$ a été rendu possible grâce au soutien d’Innovation et Développement économique (IDÉ) Trois-Rivières, du Fonds local d’investissement et du Fonds local de solidarité (FLS). Il s’agit d’ailleurs de la première entreprise à profiter d’une subvention du FLS (56 000$) depuis sa création, l’hiver dernier.

«L’entreprise cadre dans notre plan stratégique. Le secteur des hautes technologies est l’une de nos principales cibles et les perspectives de ventes à l’international sont très intéressantes», commente Mario de Tilly, directeur général chez IDÉ Trois-Rivières.

Infinition se spécialise dans la conception et la fabrication de radars à effet Doppler et de radars balistiques.

«On prévoit une très belle croissance pour l’entreprise au cours des prochaines années, souligne M. Desbiens. Il faudra investir dans de nouveaux produits et de nouvelles technologies. Les idées sont là. Il faudra les mener à bon port.»

Au cours des dernières années, Guy Desbiens a participé activement au développement de nouveaux produits de haute technologie, dont le tout nouveau LabRadar. Ce nouvel appareil est un radar grand public abordable qui mesure la vitesse d’un projectile avec une extrême précision.

«Il y avait des instruments de mesure, des chronographes, qui existaient depuis les années 80. L’ennui, c’est que les mesures pouvaient être influencées par la luminosité et même simplement par l’ombre générée par un nuage qui passe devant le soleil. Nous, on a amené une technologie qui valait 100 000$ et on l’a mise dans ce produit, au fil de nos recherches, à un prix abordable. Le LabRadar n’est pas affecté par la météo, n’a pas à être accroché sur une arme à feu, est sans contact et offre jusqu’à 300 points de mesure comparativement à un seul sur d’autres appareils du même genre. On est à l’avance sur tout le monde», note-t-il.

Actuellement, le LabRadar est en demande en Europe et en Australie. L’entreprise a d’ailleurs doublé ses prévisions de ventes depuis son lancement. Des milliers ont trouvé preneur et l’entreprise peine à suffire à la demande.

L’appareil est aussi disponible au Québec dans les magasins de chasse et pêche et sur le site Internet du LabRadar.

D’autres projets dans la mire

Infinition continue de travailler sur une nouvelle technologie prête à être intégrée dans les radars pour en diminuer les coûts de fabrication et augmenter la versatilité ses appareils, afin d’être plus agressif sur le marché.

«On a beaucoup de projets en tête qui devraient permettre de nous amener à un niveau supérieur», conclut M. Desbiens, précisant que de nouveaux emplois pourraient être créés au cours des prochaines années.

Le saviez-vous?

L’entreprise Infinition a été fondée par Jean-Luc Gagnon et France Levasseur en 1996.