Nizar Ghalmi sera évalué

JUSTICE. Après maintes demandes de la part de la procureure de la Couronne, Me Marie-Ève Paquet, le juge a finalement ordonné, jeudi, que Nizar Ghalmi soit assujetti à une évaluation psychiatrique avant de prononcer sa sentence.

Le juge Jacques Lacoursière a été catégorique dans sa décision, et ce, en dépit du refus de l’accusé de se soumettre à cette évaluation visant à évaluer sa dangerosité et son risque de récidive. En effet, même après avoir été reconnu coupable de harcèlement criminel à l’encontre d’une ancienne collègue de travail, il continue de nier les faits dans un discours décousu et obsessionnel.

Même s’il ne connaissait pas cette femme, l’individu est tombé en amour avec elle au point d’en développer une obsession. Il l’a notamment pourchassée en voiture sur une distance de 100 kilomètres avec comme prétexte de vouloir lui offrir des fleurs.

«Je n’en peux plus d’être traité comme un criminel pour avoir simplement voulu offrir des fleurs à une femme. Ce n’est pas vrai que je l’ai harcelé!», a d’ailleurs plaidé l’accusé, la tête entre les mains. Il se dit victime d’une injustice et a jeté le blâme sur les autres.

«Je suis prêt à changer de vie et changer de province, mais laissez-moi vivre ma vie», a renchéri l’accusé, implorant que son dossier aboutisse à une conclusion rapidement.

Ce dernier devra tout de même se présenter à l’Institut Pinel de Montréal ou tout autre établissement sélectionné pour réaliser l’évaluation. Un rapport présentenciel contenant des renseignements sur le contrevenant et les circonstances de l’infraction a également été demandé.

«Je veux en savoir davantage sur vous. Ce sont des renseignements utiles pour déterminer la peine qui conviendra le mieux», a expliqué le juge.

Le dossier a été reporté au 28 septembre, date où les résultats des rapports seront présentés devant la cour. Nizar Ghalmi demeure en liberté durant la durée des procédures sous promesse de ne pas rentrer en contact avec la victime.

Une promesse qui ne plait pas à l’accusé. D’ailleurs, la victime a raconté au juge à quel point elle vivait dans la peur de le voir réapparaitre depuis les évènements.

Obsession malsaine

L’affaire a débuté en juillet 2014 lorsque Nizar Ghalmi a été remercié de ses services. La plaignante travaille comme directrice dans cette même usine de Boisbriand et avait été chargée de récupérer sa carte d’accès. Elle a un conjoint et attendait un enfant au moment des faits.

Deux semaines après leur brève rencontre, il tente à deux reprises de l’aborder en voiture. Or, c’est le 17 septembre que la situation a dégénéré. Prise en chasse, la victime a tenté de le semer sur l’autoroute 40, mais en vain. À bord d’une BMW, l’accusé a entrepris plusieurs manœuvres dangereuses pour immobiliser la femme enceinte.

Après une heure, le contrevenant domicilié à Montréal a finalement été intercepté par les policiers à la hauteur de Maskinongé. D’où la présence de la cause au palais de justice de Trois-Rivières.

Encore aujourd’hui, Nizar Ghalmi continue de répéter qu’il n’avait alors aucune intention criminelle. Au terme des représentations de jeudi, il a d’ailleurs déclaré que cela lui avait «arraché sa vie» et qu’aujourd’hui «il aurait dû avoir un fils âgé de deux ans».