Anne Frank revit au théâtre

THÉÂTRE. Amsterdam, 1942. Anne Frank a treize ans. Pour échapper aux persécutions qui frappent les Juifs, la famille d’Anne et la famille Van Pels se cachent dans un appartement secret, surnommé l’Annexe, jusqu’à ce qu’on les dénonce et les envoie dans les camps de la mort.

L’écrivain Eric-Emmanuel Schmitt a écrit une adaptation théâtrale du journal intime de la jeune adolescente juive. La pièce commence après la guerre, lorsque le père d’Anne, seul survivant de la famille, se voit remettre le journal intime de sa fille. Bouleversé par sa lecture, il revit à travers les yeux d’Anne ses années de clandestinité.

Mise en scène par Lorraine Pintal, la pièce sera jouée sur les planches de la salle J.-Antonio-Thompson le 1er avril.

C’est Mylène St-Sauveur, que plusieurs ont pu voir dans Les Jeunes Loups, Destinées et au grand écran dans 5150, rue des Ormes prête ses traits à la jeune adolescente juive, devenue un symbole de la Shoah.

Elle joue entre autres aux côtés de Paul Doucet, Benoît Drouin-Germain, Jacques Girard, Sophie Prégent, Marie-Hélène Thibault et Charles-Alexandre Dubé.

«La période de la Deuxième Guerre mondiale me passionne. J’ai écouté La Liste de Schindler plus jeune et j’ai eu l’occasion de visiter des camps de concentration en Allemagne. Je disais à mes parents que je voulais faire un film qui se déroulait durant cette période de l’histoire», raconte Mylène St-Sauveur.

«Anne Frank s’analysait elle-même dans son journal. Il y a une maturité dans son écriture. J’ai évidemment relu le journal pour me préparer au rôle, mais j’ai aussi tenté de mettre la main sur le plus de matériel possible. Il existe notamment une vidéo d’elle. On la voit à la fenêtre très brièvement et elle se retourne rapidement ensuite vers l’intérieur. Dans ce simple mouvement, on peut voir toute la vivacité de cette fille», ajoute-t-elle.

Humaine et toujours d’actualité

Dans le texte de Schmitt, on qualifie Anne Frank de vif argent.

«Dans la pièce, il y est écrit qu’Anne a deux âmes: la jeune fille vive devant les autres et qui se dit qu’elle doit constamment être à la hauteur et celle qui veut seulement aimer et être tendre. Elle ne montrait pas cette fragilité aux autres. Personnellement, j’essaie de la voir comme une petite fille normale qui a vécu la guerre, connu l’amour et qui était fâchée contre sa mère. Je l’imagine aussi comme un symbole de la révolte du temps. Il y a cette Anne glorifiée qu’on ne peut mettre de côté», souligne la comédienne qui fait, par la même occasion, ses débuts au théâtre.

«Elle est si humaine. Je pense que c’est pour cette raison que les jeunes s’identifient à Anne Frank. Après des représentations, des jeunes m’ont écrit pour me dire qu’ils avaient commencé à rédiger un journal intime! Anne Frank représente tous ces jeunes d’avant, mais aussi ce8ux d’aujourd’hui qui ont espoir d’un monde meilleur», poursuit-elle.

De la lumière dans l’ombre

Il y aura probablement des larmes au sein des spectateurs, de par la teneur dramatique de la pièce, mais il devrait aussi y avoir quelques éclats de rire, promet Mylène St-Sauveur.

«C’est aussi une pièce lumineuse. Il y a du positif dans le message d’Anne Frank. On suit les personnages dans le quotidien de l’Annexe. Ils passent deux ans avec les mêmes personnes. Il s’en passe des choses et pas que des choses tristes: on rit aussi. Il y a ce stress qu’ils vivent qui fait exploser le rire. Certains personnages sont également caricaturaux qui ont certaines manies qui sont plus soulignées que d’autres et qui font sourire», note-t-elle.

L’aventure théâtrale

La tournée du Journal d’Anne Frank n’est pas encore terminée que Mylène St-Sauveur est sûre d’une chose: elle veut refaire du théâtre.

«Je me suis rendue compte que j’aime les moments de comédie dans la pièce. Je carbure aux rires. Je ne connais pas encore mon répertoire théâtral, mais j’aimerais m’aventurer dans d’autres zones, aller plus loin. Peut-être essayer quelque chose de très classique comme à Commedia dell’arte. Jusqu’à présent, avec le théâtre, j’ai beaucoup appris par rapport au corps, la gestuelle et la projection de la voix», conclut-elle.

Journal d’Anne Frank | Salle J.-Antonio-Thompson | 1er avril, 20h | Billets: 819 380-9797 ou via enspectacle.ca