Les écoles privées contre les coupures

Prises à la gorge par les coupures effectuées par le gouvernement Couillard en éducation, notamment en ce qui a trait au transport scolaire, les institutions d’enseignement privées de Trois-Rivières font front commun et demandent un moratoire d’un an, afin de pouvoir trouver des solutions.

Ainsi, les dirigeants du Collège Marie-de-l’Incarnation, de l’École Val-Marie, de l’Institut secondaire Keranna et du Séminaire Saint-Joseph se désolent de devoir refiler une partie de la facture aux familles, eux qui assument déjà, à même leur institution d’enseignement, une partie des changements apportés au transport scolaire qui ne sera plus financé par le gouvernement pour les trois prochaines années.

Dans chacune des écoles, jusqu’à présent, cela représente une centaine de désistements par institution et, avec eux, de nombreux dollars.

«Des actions seront posées. On a des demandes de placées auprès du gouvernement et on revendiquera des choses. On veut avoir le temps de s’organiser», confie Pierre Normand, directeur général du Séminaire Saint-Joseph.

Surtout que cette contrainte de Québec représentera un coût supplémentaire d’au  moins 22 500$ pour chaque école et une augmentation d’un minimum de 200$ par élève transporté pour chaque famille.

La facture pourrait donc grimper rapidement.

«Les parents ont été avisés cet été de l’augmentation. On a un budget pour affronter les désistements, mais s’il y en a trop, on va en avoir beaucoup à rembourser. C’est dommage, parce qu’on ne fonctionne pas comme le secteur public. Les établissements avaient déjà des contrats de signés avec les parents», se désole pour sa part Réjean Lemay, directeur général du CMI.

Ces désistements pourraient d’ailleurs compliquer encore davantage la tâche des directions.

«On attend de voir dans les prochaines semaines comment ça affectera les budgets», souligne Julie L’Heureux, directrice générale de l’Institut secondaire Keranna.

En attendant, les dirigeants souhaitent rencontrer le ministre de l’Éducation Yves Bolduc, eux qui ont déjà discuté avec le député local Jean-Denis Girard et le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque.

Mais M. Normand insiste et répète : «qu’on nous donne le temps d’articuler un système de transport», martèle-t-il.