Négociation coordonnée dans les centres d’hébergement privés pour aînés

Zone Vidéo : Entrevue avec Claude Audy, vice-président régional FSSS-CSN
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MANIFESTATION. Près d’une centaine de personnes réunies devant la résidence Duplessis y étaient ce midi pour envoyer un message sérieux aux employeurs de la région.

Les délégué-es syndicaux représentant les centres d’hébergement privés pour aîné(es) affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), appuyés par des travailleuses et travailleurs du secteur public, se sont réunis aujourd’hui devant la résidence Duplessis à Trois-Rivières pour lancer un avertissement à l’employeur.

«Nous ne sommes pas ici pour négocier sur la place publique, mais nous tenons à aviser le propriétaire Chartwell et les autres employeurs concernés : attendez-vous à ce que les employé(es) n’acceptent aucun recul sur leurs conditions de travail et mettent tout en place pour qu’elles s’améliorent», a d’abord souligné le représentant nouvellement élu du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS-CSN, Gilles Gagné.

Le président du Conseil central du Cœur du Québec, Paul Lavergne, rappelle à quel point le marché des centres d’hébergement privés est en croissance.

«La Mauricie a connu des suppressions de milliers de lits dans le secteur public au cours des dernières années. Or, ces fermetures de lits doivent être absorbées par le privé», explique-t-il.

«La création des CIUSSS contribuera aussi à favoriser l’éclosion de résidences privées en raison du territoire incroyablement vaste que ces mégastructures sont appelées à couvrir. Une personne habitant à La Tuque ne pourra pas toutes les semaines faire trois heures de route pour aller visiter ses parents dans un CHSLD à Victoriaville.»

«Dans ce contexte, des résidences privées seront appelées à ouvrir leur porte: il faut que les propriétaires actuels et futurs comprennent que l’expertise et le dévouement de leurs employé(es), ça se paye.»

La vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Nadine Lambert, déplore de son côté que cette recrudescence du privé se fasse actuellement au bénéfice des propriétaires et au détriment des travailleuses et travailleurs des résidences privées. À cet effet, elle dresse un portrait de la compagnie qui détient la résidence Duplessis.

«Chartwell brasse des milliards en bourse et vient tout juste encore de verser des dividendes importants à ses actionnaires», souligne-t-elle.

«Malgré ses avoirs démesurés, cette compagnie cherche à limiter par tous les moyens l’amélioration des conditions de travail des personnes qu’elle embauche. Nous allons tout mettre en œuvre pour l’empêcher de porter atteinte aux employé(es) de la résidence Duplessis ainsi que de toutes les résidences qui lui appartiennent et qui sont visées par cette négociation coordonnée. Je vous en passe un papier», a-t-elle enchaîné.

Aucun recul

Gilles Gagné rappelle finalement que les employé(es) des centres d’hébergement privés pour aîné(es), principalement des femmes, accusent des retards importants sur le plan des conditions de travail par rapport à d’autres secteurs.

«La rémunération moyenne des travailleuses et travailleurs en résidence privée est de 12 $ et se situe donc tout près du salaire minimum, fait-il remarquer. Je le répète : d’aucune façon nous n’accepterons de faire quelque concession que ce soit sur nos conditions de travail. La négociation coordonnée vise plutôt à nous permettre d’améliorer un tant soit peu notre qualité de vie. Notre cause est juste et nous la mènerons jusqu’au bout», conclut-il.

Source: CSN