Une saison d’apprentissage pour Julien Tessier

HOCKEY. Originaire de Saint-Marc-des-Carrière, l’attaquant Julien Tessier pourrait affronter les Cataractes de Shawinigan pour la première fois vendredi soir, alors que la troupe de Martin Bernard sera de passage à Saint John. L’Hebdo du Saint-Maurice s’est entretenu avec l’ancien des Estacades de Trois-Rivières à quelques heures de ce duel bien spécial.

Choix de première ronde (15e au total) par les Sea Dogs de Saint John, Julien Tessier a été retranché à quelques reprises depuis le début de la saison. Jeudi soir, il ignorait toujours s’il allait disputer la rencontre de vendredi face à Shawinigan. «Je me prépare comme si c’était le cas. C’est spécial de voir des équipes comme Québec ou Shawinigan, que j’ai vues lorsque j’étais jeune. Ça fait drôle et c’est également un beau défi. Dans l’échauffement, tu regardes de l’autre côté et tu réalises que tu es dans le junior», a-t-il raconté.

Même s’il évolue dans les maritimes, le numéro 19 apprécie sa nouvelle vie. «Ça se passe bien. J’aime la ville et mes nouveaux coéquipiers. C’est parfois difficile d’être retranché, quelque chose auquel tu n’es pas habitué dans le bantam ou le midget. C’est à moi de batailler pour revenir dans l’alignement. J’ai eu plus de temps de glace en début de saison, mais j’ai eu une baisse dans mon niveau de jeu. En revenant à ce que je fais de bien, j’aurai une place régulière».

Avec une récolte de deux buts en 15 rencontres, est-il possible de voir les Sea Dogs retourner Julien Tessier aux Estacades de Trois-Rivières? «Au camp, on m’a confirmé que j’allais passé la saison avec l’équipe, sans nécessairement me donner un nombre de matchs. Il n’était pas question pour les dirigeants de me retourner dans le midget. À 16 ans, c’est rare de faire les 68 parties de la saison. C’est à moi à composer avec ça. C’est facile de ne pas pousser sur la glace ou dans le gym lorsque tu sais que tu ne joueras pas le soir. Dans ma tête, je dois toujours travailler plus fort comme si j’allais être en uniforme», a-t-il lancé.

Un départ canon

À la surprise de plusieurs, la troupe de Ross Yates se retrouve au cinquième rang du circuit Courteau. «C’est spécial. Notre directeur général a amené plusieurs gars de l’Ontario, que les analystes ne connaissaient pas nécessairement. Sébastien Auger est solide dans les buts et est un facteur auquel les gens ne pensaient peut-être pas. Nous avons l’équipe pour continuer de la sorte. Les gars se tiennent et notre succès ne repose pas sur deux ou trois joueurs. Je suis pas mal sûr que nous allons terminer dans le top 10. Je ne crois pas que notre jeunesse va nous rattraper après les fêtes».

Avec une place confirmée chez les bleus, Tessier souhaite permettre à son équipe de maintenir le rythme. «Mon objectif beaucoup plus d’aider l’équipe que d’amasser des points. Mon entraîneur ne s’attend pas à ce que je sois l’un des meilleurs pointeurs de l’équipe. Je veux retrouver ma place et contribuer aux succès de Saint John», a-t-il expliqué.

La fierté de Saint-Marc-des-Carrière

Dans la petite municipalité de Saint-Marc-des-Carrières, le nom de Julien Tessier est sur toutes les lèvres. «C’est une fierté pour ma famille et mes amis. Je n’en suis qu’au début de mon parcours, mais je suis fier de tout ce qui m’arrive, que ce soit le repêchage ou faire le junior à 16 ans. Plusieurs personnes sont venues me voir à Québec en début de saison. Ce n’est pas difficile de composer avec tout ça. À Saint John, je suis éloigné et je ne sens pas de pression additionnelle. Je continue de m’amuser et je sais que lorsque tu te mets trop de pression, c’est là que ça commence à moins bien fonctionner».

L’ancien-Estacades a vu son ami Antoine Marcoux se retrouver sur la liste de la Centrale de recrutement de la Ligue nationale de hockey jeudi matin. «Ça m’a surpris, mais en même temps, j’ai vu de la façon dont il travaille. Il a une très bonne vision et l’an dernier, il était dominant au niveau midget. Il a bien fait avec les Tigres en fin de saison et je suis content de ce qui lui arrive, car il le mérite. Personnellement, je ne pense pas vraiment à ça. Les dépisteurs ne regardent pas trop les gars de 16 ans, car c’est une année qui peut être trompeuse. Je veux bien jouer et m’améliorer. Je n’ai rien réalisé encore et je sais qu’il y a une bonne marche à prendre pour jouer professionnel».