Une demande qui a plus que doublée en 10 ans

BÉNÉVOLAT. Les popotes roulantes du Québec célèbrent leur 50e anniversaire d’existence cette année. À Trois-Rivières, le Centre d’action bénévole (CAB) Laviolette et le Centre d’action bénévole du Rivage offrent ce service. L’Hebdo Journal est allé à la rencontre de bénévoles qui contribuent à la pérennité de la popote roulante.

Depuis les 10 dernières années, le nombre de repas livrés dans une année a plus que doublé au CAB Laviolette. «On a 356 bénéficiaires présentement, indique Alexe Boudreau du CAB Laviolette. Notre difficulté, c’est qu’on ne fournit pas à la demande. On a une population vieillissante et le maintien à domicile est une réalité de plus en plus présente. On a des gens sur des listes d’attente, mais on n’est pas bien avec ce concept-là, donc on essaie tout le temps de trouver des solutions.»

Ceux qui croient que les bénéficiaires du service sont des gens à faible revenu, détrompez-vous. Le critère premier est la perte d’autonomie. «Ça n’a rien à voir avec les moyens financiers et l’âge. La majorité de nos bénéficiaires sont âgés, mais on a aussi de plus en plus de jeunes qui, par exemple, ont eu un accident de voiture et qui se retrouvent en fauteuil roulant. Ça peut aussi être le temps d’une convalescence», explique Mme Boudreau.

Elle insiste sur le fait que la popote est plus qu’une simple livraison de repas. C’est aussi un contact important avec les bénéficiaires. Pour certains d’entre eux, la visite se fait rare et un sourire peut faire toute la différence.

«C’est déjà arrivé que des bénévoles aident une dame, raconte Mme Boudreau. Elle était tombée depuis la veille et grâce au souci des bénévoles, elle a pu avoir des secours. Ils ont eu le réflexe de téléphoner au CAB. Ils ont été à l’affût. C’est un avantage d’avoir des équipes régulières qui connaissent les gens. Nos bénévoles, c’est de l’or pour nous. Sans leur implication, aucun service ne peut fonctionner.»

Faire du bénévolat en couple

Depuis un an, les amoureux Élizabeth Jean et Jacques Diamond s’impliquent bénévolement pour le service de la popote roulante. Deux vendredis avant-midi par mois, ils font la livraison de repas.

«On était à la recherche d’une activité à faire en couple. Mes parents avaient fait ça dans une autre province il y a plusieurs années, alors on a décidé d’essayer», raconte Mme Jean. Ça prend presque deux heures pour faire la livraison. Normalement, on part du CAB à 9h45 et on est de retour à 11h30.»

«Ce qui est intéressant, c’est qu’on a toujours la même route, ajoute-t-elle. Il peut se rajouter des personnes, mais on est dans le même secteur. Donc, on revoit des clients. C’est intéressant parce que c’est un contact significatif, même si on n’a pas le temps de parler pendant des heures.»

Au-delà du fait qu’ils aiment faire cette activité en couple, Mme Jean et M. Diamond sentent qu’ils apportent une aide réelle à des gens qui en ont besoin. «Tant qu’on a la santé et la disponibilité, pourquoi ne pas aider ceux qui en ont besoin? On voit que ça fait une différence dans la vie des gens, dans leur quotidien. On aime savoir qu’on fait quelque chose de concret pour ces gens-là», mentionne M. Diamond.

La popote roulante, c’est des repas chauds, mais aussi des repas congelés. La popote congelée, disponible une semaine sur deux, est livrée jusqu’à Saint-Étienne-des-Grès.