Des bibliothèques libre-service bientôt à Trois-Rivières

BIBLIOTHÈQUES. Les usagers du réseau de bibliothèques de Trois-Rivières pourront bientôt emprunter et retourner eux-mêmes leurs documents en quelques secondes.

La technologie d’identification par radiofréquence (RFID) sera déployée graduellement dans les établissements de la Ville cette année.

Par la même occasion, cela permettra l’installation de postes de prêt libre-service.

La bibliothèque Maurice-Loranger, dans le secteur Cap-de-la-Madeleine, sera la première à profiter de ce nouveau virage technologique.

«C’est très simple à utiliser, indique d’entrée de jeu la directrice des bibliothèques publiques de la Ville de Trois-Rivières, Jessie Daigle. Chaque document sera muni d’une étiquette électronique, ce qui permettra l’échange d’informations par le biais des ondes radio. Les usagers n’auront qu’à déposer leurs emprunts sur l’appareil de prêts et le tour sera joué.»

L’étiquette devient une carte d’identité contenant les informations bibliographiques, le statut, la localisation et la sécurité antivol.

La technologie RFID est reconnue pour être simple, rapide et surtout, confidentielle. Pendant que la clientèle empruntera un livre en quelques secondes, les employés, eux, pourront se rendre plus disponibles sur le plancher.

Pas d’inquiétude donc, puisque cela n’entraînera aucune suppression d’emplois.

«L’arrivée de ce nouveau système permettra d’alléger nos employés, de plus en plus sollicités, des tâches plus lourdes», assure Jessie Daigle.

Cette nouvelle étape vient par ailleurs concrétiser le virage numérique qu’a entrepris le réseau au cours des dernières années. Catalogue en ligne, avis de réservation envoyé par courriel et l’arrivée des tablettes intelligentes dans les bibliothèques ne sont que quelques exemples des nouvelles initiatives.

Pour la directrice, c’était devenu une nécessité de se mettre au goût du jour.

«Aujourd’hui, il y a de moins en moins d’interaction avec les employés. Les usagers demandent à être plus autonomes», explique-t-elle.

Un grand coup à donner!

À l’heure actuelle, les employés du réseau des bibliothèques de Trois-Rivières effectuent l’élagage de la collection comptant plus de 500 000 livres avant d’apposer une étiquette sur chacun de ces documents.

Il s’agit d’un travail laborieux qui demande temps et argent.

«Il fallait toutefois moderniser nos équipements qui datent de la fin des années 1990. Même si la technologie RFID est dispendieuse, cela nous aurait coûté beaucoup plus cher de réinstaller l’ancienne», a précisé Jessie Daigle.

La modernisation du système nécessitera un investissement total de près de 300 000 $. La Ville en assumera les frais, en plus de recevoir une subvention du Ministère de la Culture et des Communications.

Vers des heures d’ouverture prolongées?

Maintenant que le travail des bibliothécaires sera bientôt allégé, la directrice Jessie Daigle ne cache pas que son but futur serait d’élargir les heures d’ouvertures des cinq établissements de Trois-Rivières.

Outre bibliothèque Gatien-Lapointe, les quatre autres établissements sont fermés les lundis. Lors de la saison estivale, les dimanches ne figurent pas non plus à l’horaire. Dans les secteurs de Saint-Louis-de-France et de Pointe-du-Lac, les bibliothèques ferment également à 17h quatre soirs sur six.

«Ce n’est pas toujours pratique pour la population», admet la directrice des bibliothèques publiques de la Ville de Trois-Rivières, Jessie Daigle.

«Dans le meilleur des mondes, on voudrait être en mesure d’ouvrir dès 8h le matin et de fermer plus tard le soir. C’est là où l’on souhaite en venir», renchérit celle qui reçoit déjà plusieurs demandes du genre.

Le déploiement de la technologie RFID à l’échelle du réseau pourrait permettre de réorganiser les horaires des employés et ainsi, parvenir à accommoder les usagers dans un avenir rapproché.

Le saviez-vous?

Dans plusieurs pays, dont l’Irlande, la Norvège, le Danemark et la Suède, les bibliothèques municipales sont ouvertes au public 24h sur 24, sans présence de personnel. Depuis le début de l’expérience, il n’y a pas eu de problèmes majeurs à déplorer.

38%

Depuis dix ans, le nombre de prêts a augmenté d’environ 38 %, alors que le nombre d’employés, lui, n’a pas changé.