Les infirmières pourront prescrire dès 2016

SANTÉ. Afin de favoriser un meilleur accès aux soins, les infirmières de la Mauricie et du Québec devraient avoir le droit de prescrire certains médicaments d’ici janvier 2016.

C’est un dossier que l’Ordre des infirmières du Québec travaille d’arrache-pied depuis quelque temps. Les infirmières pourraient, par exemple, prescrire des contraceptifs hormonaux et des médicaments pour soigner le muguet chez les bébés.

«On y tient à ce droit de prescrire dans certaines situations. C’est une belle solution pour améliorer l’accès aux soins. Ce sera aussi utile dans les cas de soins à domicile. Par exemple, s’il y a un problème avec la plaie d’un patient visité, l’infirmière n’aurait pas à courir après un médecin pour obtenir une prescription pour son patient, ce qui retarderait le soin et ça, ni les infirmières ni les médecins ne le souhaitent», souligne la présidente de l’Ordre des infirmières, Lucie Tremblay.

Dans les régions du Québec où des infirmières-praticiennes spécialisées peuvent prescrire des contraceptifs, le nombre de grossesses non désirées a diminué «de façon spectaculaire», affirme Mme Tremblay.

Un autre enjeu d’importance pour l’Ordre est la formation et l’entrée sur le marché du travail de 2000 infirmières-praticiennes spécialisées d’ici 10 ans. L’Université du Québec à Trois-Rivières offre cette formation depuis quelques années déjà.

«En Ontario, déjà 2000 infirmières-praticiennes spécialisées pratiquent dans le système de santé et cela a amélioré les soins de façon significative. On attend de voir du côté du gouvernement ici. Dans le dernier budget, rien n’était inscrit à ce sujet», note Lucie Tremblay.

D’ailleurs, un projet-pilote se fera au Centre Christ-Roi, à Nicolet. Une infirmière-praticienne spécialisée sera sur place pour assurer des suivis réguliers, notamment en ce qui a trait aux maladies chroniques, auprès des résidents du Centre. L’infirmière entrera en poste au cours des prochains jours.

Les infirmières sous-estimées?

Les infirmières sont-elles sous-estimées dans le système de santé?

«Les infirmières ont un champ d’exercice très large. On peut évaluer des problématiques physiques et mentales. Je pense qu’il y a des possibilités d’utiliser davantage nos talents pour faire des changements dans la communauté», conclut Mme Tremblay.