Louis Plamondon rend hommage à Jacques Parizeau

POLITIQUE. L’ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau est décédé, hier soir, après une longue lutte contre la maladie. Plusieurs militants souverainistes de la région étaient attristés par la nouvelle et ont rendu hommage à la carrière de l’homme politique.

Par Julie Lambert et Louise Grégoire-Racicot

Le député fédéral du Bloc québécois, Louis Plamondon, a rencontré à plusieurs reprises M. Parizeau dans sa jeunesse, mais aussi lors du référendum de 1995.

M. Plamondon a souligné la grandeur de cet homme politique tout comme sa contribution au développement du Québec.

« Il a amené la crédibilité économique de la souveraineté. Je ne suis pas sûr que le Québec serait où il est sans son apport. Un grand québécois et un grand bâtisseur en plus d’un homme d’exception. Il a consacré sa vie à son engagement et j’espère que sa vision guidera dans l’avenir ceux qui prendront sa relève », conclut-il.

Le député de Richelieu, Sylvain Rochon se souvient avoir eu en entrevue l’ancien politicien alors qu’il était journaliste à CJSO. Selon lui, c’était un grand homme d’État en raison de son abnégation, son courage et sa détermination dans l’avancement de la souveraineté du Québec.

« C’était un chêne dans une flore politique où poussent beaucoup trop de roseaux. C’est vraiment une triste nouvelle et cela plonge le Québec tout entier dans le deuil. Nous avons perdu un grand chef. Il s’est souvent oublié pour la souveraineté », pense-t-il.

Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste Richelieu-Yamaska, Martin Lajeunesse, ne tarit pas d’éloges à l’égard de M. Parizeau. Il l’a déjà rencontré alors qu’il était président des jeunes péquistes de Richelieu à la veille du référendum de 1995. Il lui lève son chapeau pour son objectif de faire du Québec un pays.

« J’ai commencé la politique lorsque M. Parizeau était au pouvoir. C’était une très bonne source d’inspiration puisqu’il était un grand économiste et un grand indépendantiste. Je suis sûr qu’il a inspiré des gens comme Jean-Martin Aussant et Pierre Karl Péladeau », souligne M. Lajeunesse.

Élu député péquiste de Richelieu en 1994 alors que Jacques Parizeau devenait premier ministre du Québec, Sylvain Simard l’a beaucoup côtoyé de 1987 à 1994.

Il a vite su comment Jacques Parizeau était un homme politique hors du commun, ayant de grandes qualités, mais aussi quelques défauts.

« Il était un volontariste qui n’admettait pas l’inéluctabilité des faits. Il croyait toujours qu’on pouvait changer des choses. Et il fonçait. N’eut été de lui, jamais nous n’aurions eu la Caisse de dépôt du Québec, la Société générale de financement (SGF) ou le référendum de 1995. »

C’était un homme qui, quand il croyait en quelque chose, faisait tout pour le réaliser, pense M. Simard. «Il a aussi eu le courage de quitter le confort de la vie de grand mandarin de l’État et de mener la bataille pour ses idées. Il fut un ministre des Finances qui a fait bouger des choses. »

Député péquiste de Richelieu de 1976 à 1985, Maurice Martel n’a pas siégé avec Jacques Parizeau. Mais, reconnait-il, s’il est passé de l’Union nationale au PQ en 1975, c’est parce qu’il reconnaissait en Jacques Parizeau la caution économique de la souveraineté.

« M. Parizeau, qui fut un grand artisan du Québec moderne, même quand il était un haut fonctionnaire sous les libéraux, a su attirer par la suite au PQ des gens comme moi qui croyaient à l’importance de l’économie dans un pays. Il portait avec lui un bagage important en cette matière que René Lévesque n’avait pas nécessairement », dit-il.

_______________

Carrière politique de Jacques Parizeau

L’homme, décédé à l’âge de 84 ans, est né en 1930 au sein d’une famille de la « bourgeoisie canadienne-française ». Il a été l’un des protagonistes de la Révolution tranquille avant d’être nommé ministre des Finances sous la gouverne de René Lévesque en 1976.

Il a été chef du Parti québécois de 1988 à 1996 et élu premier ministre du Québec en 1994. Il a tenu, l’année suivante, un référendum sur la souveraineté. Il a ensuite démissionné de son poste, après avoir passé un an, quatre mois et deux jours au pouvoir.