Un programme ambitieux pour relever l’industrie forestière

FORÊTS. Il prime de ramener le coût du bois à sa vraie valeur marchande et d’investir dans l’industrie forestière du Québec pour la relancer, estime le président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec, André Tremblay.

M. Tremblay s’est adressé aux membres de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières mardi matin pour leur présenter les résultats de la plus récente mise à jour d’études économiques concernant le secteur forestier.

«Il faut ôter la perception, dans la tête de la population, que l’industrie forestière n’a plus d’avenir. Il y a un avenir. On voit, depuis quelque temps, plusieurs annonces économiques dans le secteur forestier. Il y a des perspectives d’avenir dans ce domaine», insiste André Tremblay.

«Les attaques des groupes environnementaux créent des perception chez les acheteurs internationaux que le Québec est comme une république de bananes où l’on ne gère pas nos pratiques forestières. C’est faux. On a une loi très exigeante en la matière. Il faudra que les communautés qui dépendent de l’industrie forestière et les acteurs liés à son développement se lèvent pour dire que c’est assez», ajoute-t-il.

Durant sa présentation, M. Tremblay a soulevé différentes pistes de solution pour redonner un élan plus marqué à l’industrie forestière qui peine à se relever depuis la crise économique de 2008.

Il propose notamment de créer de la richesse en augmentant la récolte de quatre millions de mètres cubes par année au Québec. En Mauricie seulement, on parlerait d’une augmentation de 415 000 mètres cubes. Pour y arriver, il faut d’abord ramener le coût du bois à sa vraie valeur marchande, souligne M. Tremblay.

Car en ce moment, la fibre coûte cher à l’industrie.

«La fibre représente 65% de nos coûts. Il faut trouver des solutions pour réduire le coût de la fibre pour permettre à l’industrie d’avoir une vision pour plusieurs années, pour dire qu’on a un plan de match», précise-t-il.

Pour ce faire, le Conseil de l’industrie forestière soumet les idées de revoir le mécanisme d’application de la rente au gouvernement pour en faire un incitatif à récolter en la rendant créditable des redevances payables sur les volumes récoltés, en allégeant les règles de fonctionnement , de mettre en place un programme de partage des coûts liés à l’entretien des chemins multiusages dans les territoires forestiers et de consentir des tarifs d’électricité préférentiels aux papetières à même les surplus énergétiques du Québec pour que les papetières puissent améliorer leur compétitivité sur la scène internationale.

«C’est un programme ambitieux, concède André Tremblay. C’est un programme qui demande une vision et un leadership. L’industrie forestière doit encore permettre de créer de la richesse dans quelques années. »

André Tremblay conclura sa tournée du Québec le 6 novembre devant la Chambre de commerce de Rivière-du-Loup.